Ça y est, j'ai enfin vu une œuvre de Jim Jarmush, une des figures importantes du cinéma indépendant américain.
Un cinéaste qui se fout complètement des exigences du box-office pour imposer un style qui n'appartient qu'à lui.

Pourtant ancré dans le réel, il parvient à développer un univers créatif remarquable reposant sur une maîtrise technique incontestable. Ce qui frappe d'entrée de jeu, c'est cette sublime photographie dans un noir et blanc constraté particulierement expressif. On prend son pied avec des plans séquences latéraux sur des musiques underground saisissantes. Chaque image éblouit par sa composition soigneuse. Une succession de plans d'une apparente immobilité, ce qui nous fait clairement entrer dans le domaine de la contemplation.

La compilation de ses qualités implique qu'il n'y a pas besoin d'une trame scénaristique complexe. Simplement le récit des destins croisés de 3 hommes campés par un trio d'acteurs s'accordant à merveille. Ces paumés déboulent d'on ne sait où avec comme seul point commun un avenir incertain. Jack et Zack sont deux glandeurs invétérés, pas encore sorti du trip adolescent. Des hommes introvertis excédés par les terribles exigences de leurs femmes respectives. L'un est un DJ raté qui a transporté sans le savoir un cadavre dans le coffre de sa voiture. L'autre, un mac piégé et surpris en compagnie d'une jeune fille mineure.

Toujours est-il que leurs poisses inimaginables les regroupent dans la même cellule de prison, où ils vont rencontrer un 3ème laron. Roberto, un touriste italien extraverti arrêté pour un meurtre tout à fait accidentel. Il va apporter la touche d'humour qu'il manquait à ce groupe. A ce stade, on s'intéresse plus aux interactions entre les personnages. Une amitié de circonstante va se créer entre ses compagnons de galères. Puis le film basculera dans un road movie déjanté avec l'évasion rocambolesque organisé par Roberto, une folle échappée dans les eaux marécageuses.

Surprenant de bout en bout, j'ai été séduit par cette réalisation au style et à l'originalité que je n'oublierai pas de ci-tôt.
TheStalker

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8

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