Un nouveau film pour surfer sur la diffusion de Dragon Ball Super. Vu la qualité des derniers, il n'était pas certain que ce soit une bonne nouvelle, mais mettre le nom "Broly" était la bonne occasion pour que la majorité des fans perde tout esprit critique. Du coup, même en France, il a eu le droit à une diffusion cinéma très convenable. Même si, passé la nostalgie, l'OAV Broly original était... bon ben j'ai fait une critique dessus hein.


Et ce film, à mon sens, c'est des montagnes russes. Beaucoup de choses plaisantes alternées avec des choses qui m'ont fait soupirer : (SPOILERS, notez aussi que si j'ai vu les autres films DBS, je n'ai pas regardé l'anime)


Les premières minutes étaient bonnes. Outre voir la rencontre de Freezer avec les Saiyens, je pense au point de vue visuel notamment : Les couleurs, les reflets... on n'en attend pas moins d'un anime contemporain. Il faut juste oublier les proportions bizarres des enfants Saiyens qui ont une très grosse tête et des tous petits bras maintenant. Les compositions musicales aussi sont agréables à l'oreille.


Malheureusement, même si on était habitués à ce que les films fassent n'importe quoi avec la timeline, là le film bat des records au bout de cinq minutes. Ainsi, Vegeta a désormais le même âge que Broly. Normalement, Broly et Goku sont censés être nés au même moment et avoir 6 ans de moins mais... osef hein ? Entre plusieurs anciens OAV et extraits de l'anime, ça fait une énième version alternative des quelques temps avant la destruction de la planète Vegeta, pour une foule de personnages. Broly, Vegeta, Berduck, etc... Pourquoi se fatiguer à raconter un truc entièrement nouveau hein ? Règle de base des films : C'est toujours plus facile de re-raconter une histoire déjà maintes fois contée en changeant quelques détails plutôt que d'inventer des nouveaux trucs.


Pourtant, je dois dire qu'une partie de ces scènes reste agréable à suivre. Après je dis une partie, car le petit Broly est donc envoyé sur une planète inhospitalière par le roi Vegeta histoire d'éloigner la menace qu'il risque de devenir, et les quelques minutes d'exploration de son père pour le retrouver sont aussi peu intéressantes que les pires fillers de l'époque Dragon Ball Z.


Dès qu'on revient sur Berduck, ça redevient plus interessant... mais quand je disais que c'était de la montagne russe, à chaque bonne chose, sa mauvaise : Maintenant (et sans le don reçu dans le TV Special original) Berduck est le seul à avoir naturellement compris les desseins imminents de Freezer... Comme par hasard. Cela dit, il faut reconnaitre qu'il est appréciable d'enfin voir la femme de Berduck et que Raditz ne soit pas le grand oublié pour une fois. Mais jusqu'ici au moins, toutes les versions y compris le manga papier s'accordaient sur le fait que Berduck se battait contre Freezer au point que celui-ci le remarquait. Ici, Berduck tente d'intervenir mais aucune rencontre avec Freezer.


Après donc une demi-heure d'intro qui aurait pu être réduite de moitié, disons-le, nous voici sur terre... j'avais le fol espoir qu'on cesse de nous coller Beerus et son bras-droit dont j'ai oublié le nom et dont je me contrebranle, mais non, il faut qu'on nous les foute ici aussi avec toujours les références concernant leur appétit et leur oisiveté qui oui, si vous aviez un doute, sont toujours aussi chiants, même si ils seront heureusement assez effacés ici. C'est toujours assez compliqué d'être hypé par l'enjeu d'un combat des gentils contre n'importe qui quand on sait qu'à côté de là se trouve un personnage qui en se bougeant le cul pourrait tout arrêter d'une chiquenaude.


Ah et puis, autant j'avais fermé les yeux sur sa présence dans l'intro, autant après 18 milliards de retours BORDEL DE MERDE mais on ne pourrait pas nous lâcher avec Freezer ? Non mais sérieux on en avait fait le tour avant même La résurrection de F, on risquait pas d'avoir autre chose interessant à son sujet. On a au mieux des scènes un peu rigolotes qui, quelquepart, nous ramènent au bon vieux temps de Dragon Ball où l'humour était plus important, mais c'est tout. Et elles auraient gagnées à être bien plus courtes. Moyennant quoi soyons clairs :


A l'approche de la mi-film... on n'a pas raconté grand chose. Il prend ENFIN son envol lorsqu'on repêche Paragus et Broly sur leur planète. Après plus de 40 minutes, quoi. Et pour la première fois, on a le droit à peu de dévelloppement sur Broly lui-même qui jusqu'ici était juste un zombie sans aucun intérêt, si ce n'est le fait d'être un monstre gonflé aux stéroïdes pour faire bander les jeunes mâles. Alors... pas de quoi sauter au plafond hein, ça reste ultra basique comme backstory, mais au moins il y en a une un peu plus recherchée que celle épiquement stupide de l'original.


Et donc après presque une heure démarre le combat qui claque, il faut le reconnaitre. (Bon personnellement je me suis retrouvé un peu surpris de voir que Vegeta pouvait revenir SSJ God, n'ayant vu que les précédents films et pas la série DBS, mais je ne peux compter ça comme un défaut) Et ce qui aurait du être fait dès le premier film Broly est ici fait : La puissance de Broly grimpe progressivement, ce qui permet d'avoir un combat pas totalement déséquilibré dès le début, et donc répétitif au bout de 3 minutes. Bien.


Mais au bout d'un moment, le combat est si intense sans quasiment la moindre pause pendant plus d'une demi-heure, qu'il finit par devenir abrutissant et propice aux maux de tête. Oui, on pourra me dire que je ne suis jamais content, mais comme d'habitude : Tout est question de dosage.


Les anciens films savaient faire des pauses pour l'ambiance... après un combat épique, le seul bruit du vent avec les héros à terre en sale état sans musique, c'est également un bon plan pour faire comprendre que l'heure était grave vous savez. L'état des personnages et leurs forces restantes était également un peu plus clair et enfin... et bien, j'ai beau ne pas être fana de gore à outrance, je note qu'il y avait du sang. Ici, dans des combats aussi dantesques, il n'y en a quasiment plus, un comble. Donc le tout a beau être plus gros, la dramaturgie est bien moindre. Surtout vu la fin.


Mais bon, on ne peut pas nier son intensité. D'autant que visuellement, certains effets pyrotechniques sont assez géniaux.


Puis le scenar passe totalement en mode pilote automatique : Freezer tue le père de Broly pour qu'il s’énerve, le film assumant même la copie de la mort de Krilin sur Namek. Pendant ce temps sur terre, Goku et Vegeta font la danse de la fusion comme ils l'ont déjà fait 25 ans plus tôt dans... fusions. Mais ils se loupent d'abord et deviennent gros et maigres, mais finissent par y arriver la 3e fois parce qu'on n'a pas de nouvelles idées sur ce qu'ils pourraient devenir d'autres si ils se foiraient encore. Ça et parce qu'on a déjà un peu abusé du temps qui soudainement passe super vite (donc pendant ce temps, Freezer et Broly se sont battus 3 heures ? Bah oui, deux fois 30 minutes de fusion + deux fois 1h d'attente pour le refaire...).


Puis arrive un combat final qui atteint des sommets de... "inregardabilité" (oui je sais, ça ne se dit pas) où tout est tellement rapide et flashy que ça devient insupportable. Quand ce combat s'arrête, ouf. On en revient naturellement au statut quo, avec Goku qui tire une 978e fois la leçon "Je pensais être devenu super fort mais y'a encore quelqu'un de plus super fort que moi" (fascinant), et on a un énième méchant qui s'amende.


Au final... c'est encore le meilleur des films de l'époque DBS, mais j'ai eu la désagréable impression d'avoir vu un... film Marvel. On en fout plein les yeux alors le scenar est secondaire, la violence est moins graphique et brute et plus flashy et rapide... et question intrigue, pas grand chose ne semble ne s'être passé (oui, même pour les standards d'une série où les Dragon Ball permettent de faire revenir qui on veut). Et là où les anciens films tuaient le gros méchant pabo du jour, là on laisse la porte ouverte pour un film éventuel suivant avec les mêmes protagonistes. Ce qui pourrait se défendre si quelqu'un dans tout ça avait évolué. Le seul qui l'a fait un peu c'est Broly, mais on sait qu'il sera beaucoup plus tentant pour la Toei de lui faire repiquer une crise si il revient... donc tout ça n'aura encore une fois pas servi à grand chose.

Régis_Moh
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le 22 août 2020

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The Reg

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