Dragons par LydieFaivre

J'ai vu How to Train Your Dragon pour la première fois peu après sa sortie en DVD. Connaissant mon goût pour le cinéma d'animation, l'aventure et le fantastique, c'est mon frère qui me l'a conseillé. Je me suis donc installée un soir devant mon ordinateur, sans trop savoir à quoi m'attendre. Une heure et demie plus tard, j'étais complètement conquise. J'avais 15 ans à ce moment et, 5 ans plus tard, ce film me touche toujours autant.

Certains diront que le scénario est banal et trop prévisible. Je ne suis pas d'accord avec ça. Certes ce n'est pas l'histoire la plus originale qui m'ait été donnée de voir, mais elle possède tout de même des éléments qui sortent du cadre classique des scénarii pour enfants. En effet, il est important de noter que c'est un film d'animation qui s'adresse avant tout aux enfants. Mais, à l'instar des Disney, je défie quiconque de rester insensible à la magie qui se dégage de ce film, tout comme aux messages qui sont transmis et dont on ne prend conscience qu'en étant plus âgé. Mais revenons-en au scénario. Tout d'abord, les méchants ne sont pas foncièrement mauvais et les gentils ne sont pas des êtres parfaits. Une part de bien et de mal se cachent en chacun d'eux et on s'en rend compte au fur et à mesure du déroulement de l'histoire. Cette dernière possède également, comme dans de nombreux film d'ailleurs, une histoire d'amour ; ici entre Hiccup, le personnage principal, et la belle et talentueuse guerrière Astrid qui lui semble inaccessible. Cependant, cette histoire d'amour n'est pas au centre du film contrairement à l'inventivité d'Hiccup, son courage, son sacrifice et son lien très fort avec Toothless. Ce sont d'ailleurs ces éléments combinés qui permettent au jeune Viking de vaincre la menace qui pèse sur son peuple et non son amour pour Astrid. Et pour en finir avec le scénario, j'aimerais faire remarquer que la plupart des personnages importants possèdent des différences : Hiccup est gringalet et ne ressemble en aucun cas à un vrai et robuste Viking, Toothless est mutilé et ne peut plus voler seul, Gobber a perdu une jambe et un bras mais ce n'est pas pour autant qu'il en est moins redoutable lors des batailles. Ces trois points sont, selon moi, essentiels afin de montrer que cette histoire n'est pas aussi classique que ce l'on pense. Ce n'est pas la simple histoire d'un jeune anti-héros qui parvient à sauver le monde.

Ce scénario est ensuite mis en scène par le biais de graphismes à couper le souffle, même si, je l'accorde, tout le monde n'est pas sensible à cette esthétique. Techniquement, le travail produit sur les personnages est incroyable et les rend beaucoup plus vrais et empreint de sincérité, dans leur personnalité mais aussi dans leurs mouvements. Les dragons sont quant à eux traités de manière très singulière, bien différente de ce que d'autres films nous avaient proposés jusqu'alors. On remarquera notamment l'étonnant graphisme de Toothless, dont les traits s'apparentent à ceux d'un chat mais aussi de Stitch, cette adorable petite boule de poil dans Lilo & Stitch, dessin animé des studios Disney réalisé par nuls autres que Chris Sanders et Dean DeBlois eux-mêmes. On retrouve en effet les grands yeux expressifs placés très bas vers le nez et qui laissent la place à de grandes oreilles elles aussi très importantes dans l'expressivité de l'animal. En un mot, ces graphismes simples et à la fois très détaillés et justes donnent une dimension magique à cet univers.

J'aurais aimé pouvoir visionner ce film en 3D afin de me plonger encore plus, si cela est possible, dans cet univers graphiquement et émotionnellement très réussi. Je pense notamment aux scènes de vol avec Toothless avec ses paysages splendides que la 3D aurait sans nul doute magnifiées.

Tout cela est encore davantage embelli par une chose : la bande originale. Lorsque je regarde un film, la musique fait toujours partie de mes critères d'appréciation, c'est pour moi un élément essentiel qui peut changer un film du tout au tout. Dans How to Train Your Dragon, John Powell s'est surpassé pour nous offrir des moments d'action ou d'émotion très forts. Je ne peux pas argumenter ce point sans évoquer la scène où Hiccup tente d'apprivoiser Toothless et qu'il parvient à gagner sa confiance. Cette scène, accompagnée de la superbe musique Forbidden Friendship, « donne les poils », il n'y a pas d'autres mots pour décrire cette sensation. Mais ce n'est pas la seule scène de ce genre. Dans l'ensemble, toutes les scènes de vol entre les deux amis par exemple sont accompagnées de diverses musiques parfaitement au service de la transmission d'émotion.

Et puis pour parler rapidement de la langue, je ne peux que conseiller de visionner ce film en anglais. En effet, même si les voix françaises sont loin d'être horribles, elles ne possèdent tout de même pas la même sensibilité et justesse que les voix anglaises d'origine. Notamment pour le personnage d'Hiccup qui, selon moi, voit sa personnalité quelque peu modifiée par le changement de voix. La traduction des noms des personnages et des dragons laisse également quelque peu à désirer. Krokmou en français est bien loin du Toothless anglais, rendant le dragon tout de suite moins crédible. Néanmoins, si seule la version française s'offre à vous, n'hésitez pas, la beauté de cette histoire en vaut largement la peine.

Vous l'aurez compris, ce film d'animation m'a profondément touchée, par sa sincérité et son esthétique, le tout sublimé par sa musique. Après l'avoir vu et revu, je peux vous assurer que la magie est toujours présente. Je conseille à tous de voir ce film au moins une fois et de ne pas s'arrêter sur l'idée qu'il est réservé exclusivement aux enfants. Au contraire, à l'instar des Disney et Pixar, ce film d'animation sait se faire apprécier de tous, apportant des niveaux de compréhension et d'interprétation différents selon l'âge du spectateur.