Première réalisation des studios sud-africains Triggerfish Animation,



nouveaux venus sur la planète du film animé, Drôles d’Oiseaux met en scène, évidemment, une multitude de volatiles bigarrés au cœur d’une Afrique idéale dans un métrage sympathique, malheureusement un peu trop classique pour être transcendant. Le voyage visuel est là, l’envolée narrative, par manque d’originalité, ne décolle pas vraiment.


Kai est un jeune faucon bleu qui, dans l’ombre tutélaire d’un père sévère, rêve d’aventures et de voyages. Aussi quand Gogo, espèce de cigogne dégingandée au bec plat, évoque l’idyllique colonie de Zambezia, sur les bords des chutes Victoria, le jeune intrépide n’hésite pas à quitter définitivement la solitude de ce coin perdu où son père le retient pour partir découvrir d’autres horizons autant que d’autres oiseaux. Là-bas, il en apprendra un peu plus sur ses origines et sur le passé de son paternel, tout en participant à la sauvegarde de l’utopique lieu.


Le scénario est assez classique et très linéaire, mais pour une première réalisation, il fallait s’y attendre, l’important pour le studio sud-africain étant bien d’exposer un certain savoir-faire pour doucement se faire une place sur un marché qui commence à se saturer.
L’important donc, c’est l’animation – plutôt agréable. Les oiseaux sont réussis : les rapaces sont racés, les passereaux sont mignons et les marabouts déformés et laids à souhait. L’animation est fluide et le rythme plutôt bien géré dans l’ensemble même si l’utilisation répétée et souvent inopinée du ralenti dérange. Ralentit inutilement la narration justement.
L’autre aspect à ne pas négliger pour une production à destination des jeunes publics est évidemment le message. Encore une fois, réussite de ce point de vue,



une morale simple et facilement accessible,



développée de bout en bout sans ambiguïté : s’il est bien de croire en soi, il est important de vivre ensemble et de travailler en équipe ; s’il est bien d’être confiant, il faut savoir démontrer sa valeur aux autres avant de s’en vanter. En gros, on a toujours besoin d’un plus petit que soi tant l’union fait la force…


Pour un premier vol, le studio Triggerfish met le continent africain à l’honneur – c’est certainement le plus grand intérêt d’un film qui alors nous fait découvrir une faune hétéroclite et colorée autant que des paysages magnifiques – mais se contente d’un scénario simple, éculé, et là l’ennui nous gagne vite malgré les touches d’humour et ce rythme plutôt maitrisé.



Le manque d’originalité plombe alors un peu l’envolée,



et si les tout-petits apprécient assurément, les plus grands ont malheureusement du mal à se laisser porter par le survol en rase-motte.

Créée

le 14 déc. 2016

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