Drunk, c'est l'histoire de 5 collègues et surtout amis qui décide de mettre en pratique une expérience basée sur une théorie selon laquelle chaque être humain aurait un déficit d'alcool dans le sang dès sa naissance, espérant ainsi améliorer leur niveau de vie.
N'ayant vu pour l'instant que 3 films de Thomas Vinterberg, il me serait difficile de dire si les éléments qui étayent son dernier long-métrage son récurrent dans sa filmographie. Néanmoins, un parallèle semble possible avec Festen, l'un des plus connus, mais également La chasse (autre film avec Mads Mikkelsen).
En effet, les trois films semblent finalement orientés dans la même direction, prenant simplement des chemins différents pour y aller : montrer comment les relations entre les gens peuvent radicalement changer en fonction des circonstances et devenir néfastes ou même dangereuses. Plus qu'un déficit d'alcool, Thomas Vinterberg cherche ici, aussi bien que dans les deux autres films, à mettre en scène un déficit de la parole et donc un déficit de l'humain
Dans Festen, c'est Christian qui parvient finalement après bien des années de retenues à révéler des vérités jusque là enfouies mais au prix de l'éclatement de la cellule familiale. Dans La chasse c'est l'incapacité de Lucas à faire face dès le départ aux rumeurs l'accusant de pédophilie et l'absence d'écoute des habitants dès que ces rumeurs se répandent qui entraîneront la descente aux enfers du protagoniste.
Enfin, dans Drunk c'est l'isolement personnel de chaque personnage aussi bien dans leur travail pour certains que dans leur cellule familiale respective pour d'autres (voire même les deux, notamment pour Martin, qui est un professeur ennuyeux qui n'arrive plus à parler à sa femme) qui les conduiront soit à leur perte, soit à leur rédemption.
Le final reste néanmoins optimiste, comme si le réalisateur cherchait à nous dire que les personnages ayant réussi à passer ce cap tumultueux sont parvenus à trouver un nouvel équilibre de vie en venant à bout de leurs démons. C'est avant tout la fragilité humaine qui est mise en scène ici, dans toute sa laideur autant que sa beauté, se concluant dans un final flamboyant et préférant prôner la vie sur l'instant ainsi que l'espoir, mais sans pour autant oublier que la mort était présente autour d'eux peu de temps auparavant.


Ma scène préférée :


Lorsque Martin débute son cours en posant une devinette qui débouche sur "Vous auriez élu Hitler !". Drôle et bien amenée, la scène montre bien la première étape de l'évolution du personnage.

Créée

le 30 juin 2021

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