La métaphore: un jour un pauvre gars se rend compte qu'il a les baluches beaucoup plus grosses que la moyenne. Très vite ses petits camarades du lycée s'en rendent compte et vont bien se foutre de lui. Ca se répand. Tout le monde se moque du pauvre garçon qui est la risée de toute l'école, voire la ville. Un jour, après une soirée de beuverie, le bougre se rend compte qu'il a fait un porno avec son pote, un petit gars qui se laisse pas faire et qui est le seul à accepter Dumb (appelons le comme ça) tel qu'il est (c'est-à-dire avec ses grosses baluches). Dès lors, Dumb et son pote se rendent compte que la vocation de ce premier est être star du porno. Dumb a trouvé sa voie. Moralité, un défaut peut cacher une qualité.

Dumbo, ça commence de façon bien niaise. L'arrivée des cygognes. Il n'y a pas pire pour prendre les enfants pour des cons. Et puis... tout bascule. Tout devient cruel. Rire et moqueries fusent. Disney nous présente ici un monde bien cruel (qui sera certainement mieux montré dans Pinocchio), un monde où la différence est mal acceptée, où les gens mentent et parlent dans le dos des autres. Un monde où l'on peut rejeter quelqu'un pour son apparence. Dumbo est finalement un film très dur pour les petits. Pareil que pour Pinocchio, on retrouve une scène de beuverie pas très encourageante. Le final est mignon, mai faut il rappeler que même son ami la souris lui aura menti, lui aura fait une blague pour le moins inutile? Je parle de cette plume! Pourquoi aller dire à l'enfant qu'elle lui permettra de voler?

On retient donc ceci de cette histoire : tout le monde ment pour le bien et le mal... mais dans les deux cas ça finit toujours mal. Le mieux serait donc d'être plus honnête? Pas vraiment non plus, car ceux qui se montrent francs font ici preuve de cruauté. Une solution? Pff pas vraiment! Il faudrait juste que les gens soient plus gentils, plus ouverts, qu'ils cessent de prendre une différence pour une hostilité.

Dramaturgiquement parlant, l'histoire est très simple. Mais petit à petit les personnages prennent en profondeur, le sujet s'agrave. Sous cette apparente comédie se cache un véritable drame. mais tout en gardant une simplicité narrative épatante. Bon on n'est pas dans l'épuration ultime de Bambi, mais presque. Ici il y a encore cet objectif à la fois trop peu présent et pourtant déjà trop présent. L'histoire manque de peps. Une non histoire aurait peut être été plus adéquate? Ou au contraire une vraie histoire mieux construite, moins linéaire? Sa simplicité fait quand même plaisir à voir, et je trouve le scénario bien plus efficace en l'état que bien des films d'animation sortis ces dernières années.

Techniquement, c'est assez classique. encore que pour l'époque ce ne l'était peut être pas tant que ça, et puis le smouvements sont tellement fluides et beau. Mais disons que le design rete simple, il n'y a aps encore les expérimentations présentes dans Bambi, Pinocchio, ou dans Fantasia (sorti un an avant!). Sauf pour une scène. Celle des hallucinations. Un véritable trip cauchemardesque et surréaliste. C'est lors de cette scène que les dessinateurs vont se lacher le plus.

Bref, Dumbo, c'est une histoire cruelle devant laquelle on prend pourtant beaucoup de plaisir et pour lequel il n'est pas évident de retenir sa petite larme sur la séquence de fin. Merci Disney!
Fatpooper
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le 5 oct. 2012

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Fatpooper

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