Je préviens d'emblée : je n'ai pas lu l'œuvre de Frank Herbert et je ne suis pas fan du film de David Lynch. Je l'ai découvert enfant, au cinéma lors d'une rétrospective, et n'en ai pas retenu grand chose (à part la scène de la main dans la boite - plus flippante chez Lynch que chez Villeneuve). Puis je l'ai revu adulte, en DVD, et il m'a paru avoir mal vieilli. Il faudra voir comment la version de Villeneuve passera le temps. Après Blade runner 2017, voici donc Dune 2021. Denis Villeneuve semble être devenu le réalisateur de prédilection pour dépoussiérer les films cultes du début des années 80. Sa version de Dune semblera peut-être tout cheap en 2058, qui sait ? Si Sens Critique et moi même existons encore à ce moment là, je reviendrai ici dire ce qu'il en est^^
Pour l'heure, Dune version 2021 est une claque visuelle et sonore. Effets spéciaux à couper le souffle sans être tapes à l'œil (les vaisseaux rappellent celui de Premier contact), splendide photographie signée Greig Fraser (également directeur de la photographie pour Rogue one et dont on pourra de nouveau apprécier le travail sur le prochain Batman), musique d'Hans Zimmer particulièrement immersive (et qui n'est pas sans me rappeler celle du film de David Lynch). Dune prend toute sa dimension sur grand écran avec un son de qualité. Merci le cinéma.
Ajoutons à cela qu'il réunit un casting vraiment top : Rebecca Ferguson (Docteur Sleep), Oscar Isaac (Inside Llewyn Davis), Josh Brolin, Charlotte Rampling, Stellan Skarsgård, Javier Bardem, Jason Momoa, et la crème de la nouvelle génération niveau charisme : Timothée Chalamet et Zendaya.
Brillante idée que de diviser le film en deux parties : Denis Villeneuve décide de prendre son temps pour mieux nous plonger dans cet univers étrange et mystique, oscillant entre les harkonnens - effrayants - les atreides - sacrifiés - et les fremens - mystérieux. Il en résulte parfois quelques longueurs mais l'atmosphère est superbement installée, les scènes d'action succédant aux séquences plus contemplatives sont exécutées de manière impeccable, les effets spéciaux, la beauté des images, la musique, le charisme de Timothée Chalamet, de Zendaya et de Rebecca Ferguson ont vite fait de nous rattraper si on a pu décrocher quelques minutes de l'histoire. En fin de compte, on ne voit pas passer les 2H35 du film.
Villeneuve reprend la trame du film de David Lynch (en ayant vu le premier, on peut pratiquement deviner dans le second chaque scène qui va suivre) - à moins que ce soit celle du roman de Herbert (que je n'ai pas lu, sorry) - mais il s'attarde, contemple davantage et nous régale de quelques scènes qui n'existaient pas dans la version de 1984. Dommage cependant que les deux parties n'aient pas été tournées d'un seul jet pour être diffusées en même temps.
Bonne idée aussi de ne pas nous montrer l'empereur, lointain mais à l'origine de tout, tirant les ficelles dans l'ombre, et que l'on ne voit jamais (celui de David Lynch était plutôt décevant). Petit bémol quand même : les Harkonnens me laissent un peu sur ma faim. Ils me faisaient davantage flipper dans la version de 1984 (Sting, où es-tu ?) et je regretterai toujours ceux que nous promettait HR Giger (le créateur des Aliens) dans la version avortée d'Alejandro Jodorowski.
Qu'importe. Vite, la suite !!!
NB : les costumes du film sont vraiment classes !