Nous sommes aujourd'hui le 29 février 2024 et la seconde partie du diptyque de Dune réalisée par Denis Villeneuve vient de sortir dans les salles françaises. Une bonne occasion pour moi de revenir sur le premier segment consacré à l'œuvre culte de Frank Herbert, le dormeur s'est-il enfin réveillé ? Tout d'abord vous devez savoir que Denis Villeneuve est un réalisateur qui divise, quand certains louent son esthétisme d'autres hurlent au maniérisme ou quand certains apprécient sa gestion singulière de la narration, d'autres conspuent la lenteur affligeante de sa mise en scène etc... Personnellement j'aime bien son style contemplatif et la profondeur des thèmes qu'il aborde dans son cinéma même si je ne nie pas les défauts de sa réalisation. Tout d'abord, je pense qu'il était le meilleur choix possible pour concevoir cette adaptation, Dune étant une œuvre particulière brassant la science-fiction, la religion et la politique. Pour commencer le film jouit d'un très belle esthétique comme la plupart des films du sieur Villeneuve, la direction artistique reflète vraiment l'ambiance d'Arrakis, sa chaleur extrême, son lore mélangeant technologie et société féodal et conflits géopolitiques complexes. On peut reprocher à cette première partie de trop prendre son temps, de ne pas proposer de l'action toutes les cinq secondes mais c'est justement pour immerger le spectateur que Denis Villeneuve met autant en avant les scènes d'exposition dans cette introduction à l'univers tortueux de Frank Herbert. L'histoire nous est racontée sous la forme d'une tragédie Shakespearienne avec des familles en conflit (Atréides vs Harkonnen) manipulée par un empire cupide et impitoyable. Les acteurs font le taff et incarnent les différents protagonistes avec conviction, les effets spéciaux donnent vie avec une grande sobriété au monde de Dune, très loin de la surenchère numérique des derniers Star Wars et la musique d'Hans Zimmer soutient le récit avec toute la puissance épique qu'on lui connait. En conclusion cette première partie pose les bases de Dune sans fioriture, avec un sens de l'esthétique proche de l'abstrait et une épure narrative qui pourra faire peur aux fans de SF bourrée d'effets visuels et de scènes d'action permanentes mais qui plaira à ceux qui cherche à mieux appréhender une œuvre riche et inaltérable de ce genre littéraire. Vivement la suite.