SensCritique a changé. On vous dit tout ici.

Voir le film

Lorsque Denis Villeneuve nous a pondu le premier volet de la saga Dune, il a été adulé, presque porté aux nues à la manière d'un messie à la Paul Atreides. Il était le génie qui avait réussi à adapter l'inadaptable. Pourtant, j'étais personnellement ressorti avec pas mal de critiques concernant le film. Alors quand j'ai vu la tonne de critiques élogieuses concernant le second opus, j'étais forcément très intrigué et ça me donnait envie d'aller le découvrir en salle, mais je gardais beaucoup de prudence quant à mon appréciation du film. Résultat ? Je ressort avec exactement les mêmes réserves que pour le premier.


Formellement, c'est clair que c'est très beau. Il y a un réel travail sur la plastique de l'image. Les cadres sont magnifiques, la photo aussi, les décors sont splendides, c'est vraiment très beau. Le son aussi est très travaillé. Le mixage est vraiment intéressant, certains effets sur les voix provoquent presque une vibration à l'intérieur de notre corps. Au niveau musique, certains thèmes récurrents sont d'une folle intensité.


Mais alors qu'est-ce qui cloche ?

Je trouve ce film froid. Glacial même. Villeneuve film ses personnages avec beaucoup de détachement, ce qui les rend complètement impersonnels. Du coup, on se détache des enjeux du film, et on en vient à se désintéresser de se que l'on regarde. C'est con quand même ! Le film dure 2h40, et lorsque le 3/4 des scènes ne te procure aucune émotion, ça paraît très longs (certaines scènes lorgnent quand même au-dessus de la mêlée, notamment la scène où Paul s'amuse avec son ver géant).


Pour vous dire, même le désert est froid. On est sensé suivre des gens qui récupèrent leur propre pisse pour ne pas manquer d'eau, et jamais on n'a l'impression qu'il souffrent de la chaleur. Pas une goute de sueur ne ternira les jolis minois de Zendaya et Thimotée Chalamet. De même, jamais on ne comprendra les distances qu'ils parcourent ou le temps qui passe. Tout ça on s'en fou, et ça participe à nous détacher l'importance des enjeux.


Il n'en reste pas moins que nous avons affaire à un blockbusters ambitieux et personnel, certes un peu longuet, mais dotés de quelques belles séquences. Cela mérite d'être découvert sur le plus grand écran possible.

Loeil-de-Lynx
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Films vus en 2024 et Les meilleurs films de 2024

Créée

le 15 mars 2024

Critique lue 36 fois

Loeil-de-Lynx

Écrit par

Critique lue 36 fois

1

D'autres avis sur Dune - Deuxième partie

Dune - Deuxième partie

Dune - Deuxième partie

le 4 mars 2024

Du grand et beau cinéma, malgré tout.

Ce qui m'a toujours fasciné chez Denis Villeneuve, ce sont ces réalisations impressionnantes, cet impossible projet dans le regard de son objectif, qui soudainement se transforme en une vision du...

Dune - Deuxième partie

Dune - Deuxième partie

le 28 févr. 2024

Ensablement d'un blockbuster d'auteur

Denis Villeneuve est probablement un garçon bien élevé, un être poli, qui s'est fait un devoir de satisfaire ses contemporains. C'est d'ailleurs ce qu'il s'applique brillamment à réaliser depuis...

Dune - Deuxième partie

Dune - Deuxième partie

le 28 févr. 2024

Épices sans goût !

Alors, je ne sais pas si c'est le cinéphile que j'étais en 2021 qui était nettement plus indulgent que celui que je suis en 2024 (j'ai trop la flemme et trop d'autres films à visionner pour le...

Du même critique

Bis Repetita

Bis Repetita

le 27 mars 2024

Le latin qui nous veut du bien

Pour son premier long métrage, Emilie Noblet décide de réaliser une petite comédie familiale sur le thème du latin. Alors disons le tout de suite, on n'a pas affaire à un grand film, au contraire,...

La Salle des profs

La Salle des profs

le 13 mars 2024

Un système écrasant

Das Lehrerzimmer (la salle des profs) de Ilker Catak est un film allemand qui a fait pas mal de bruit dernièrement (il était notamment nominé aux Oscars pour le prix du meilleur film étranger)...

La Zone d’intérêt

La Zone d’intérêt

le 9 févr. 2024

Du cinéma radical

J'attendais énormément ce Zone of interest de Jonathan Glazer dont le dernier film, Under the skin, m'avait laissé un excellent souvenir par l'ambiance installée et la radicalité proposée. Presque 10...