Ce film, je l'avais ajouté il y a bien longtemps à ma liste d'envies, sur la simple base de son titre et de son poster, et c'est donc avec enthousiasme que je suis allé le voir, d'autant plus après qu'il ait récupéré le Grand Prix du Festival de Gerardmer. J'en profite pour recommander également de ne pas regarder la bande annonce avant de voir le film.

Tinja a 12 ans, et vit dans une famille qui veut renvoyer, principalement via la mère, une image de perfection et de bonheur à l'excès. Cependant, derrière cette façade bien vite ébréchée, elle subit une relation plus que toxique avec sa mère.

Tout le propos du film peut se lire à travers son concept, et ceci pourra donc passer pour un manque total de subtilité. Pour ma part, je l'ai vu comme un souhait non pas de nous faire découvrir quelque chose via une métaphore très appuyée, mais de se servir de celle-ci pour nous plonger dans la grande violence que ce type de relations entraine. Une violence implacable, insidieuse, presque invisible. Mais dont les conséquences peuvent être lourdes, radicales et définitives, ou très difficiles à réparer. J'ai beaucoup apprécié ces parallèles très concrets entre le film et son propos.

Malgré tout, le film ne va pas choisir la voie de l'asphyxie et de la noirceur frontale totale, et propose des touches d'humour régulières, même si le rire peut bien évidemment s'avérer très jaune. Ceci contrebalance les moments plus dramatiques, pour servir un équilibre que j'ai trouvé maitrisé entre les différents tons que peut avoir le film. On passe du rire à l'horreur, en passant par un malaise diffus, de la tristesse, de l'espoir...

Les personnages sont assez réussis pour la plupart, certains révélant des côtés plus profond que d'apparence, et la petite Tinja se montre touchante. On suit donc son évolution avec une réelle empathie, et la crainte de la tournure que celle-ci prendra. C'est une des réussites du film, car plus l'histoire avance, plus l'on redoute son issue, pouvant sembler inexorable.

Cette issue est-elle pour autant courue d'avance? Ceci, je vous encourage fortement à le découvrir en vous plongeant inconfortablement dans son visionnage.

Gruik

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