Entre mythe et murmure : l’étrange beauté d’une fuite

Note personnelle : 7.5/10


Electrick Children n’est ni un drame adolescent classique, ni une fable religieuse. C’est un objet hybride, délicat et déconcertant, qui emprunte autant aux codes du conte initiatique qu’au cinéma indé américain. Ce mélange audacieux est à la fois la force et la limite du film.


Rebecca Thomas, pour son premier long-métrage, choisit de raconter l’histoire de Rachel, jeune mormone qui croit être tombée enceinte par miracle, après avoir écouté une chanson rock. Ce postulat improbable, presque surréaliste, fonctionne moins comme une énigme que comme un révélateur symbolique : il ouvre un monde où le mysticisme croise la culture pop, où les croyances s’entrechoquent avec les pulsions adolescentes.


Le film séduit par sa douceur visuelle, sa bande-son envoûtante et l’aura étrange de Julia Garner, magnétique dans ce rôle de jeune fille en éveil. Mais il pêche parfois par excès d’indécision : trop flou pour être un récit initiatique classique, trop épuré pour assumer une réelle subversion. Ce flou, pourtant, a son charme. Il donne au film une qualité flottante, presque onirique, qui le distingue sans totalement convaincre.


En somme, Electrick Children n’est pas un film abouti, mais c’est un film singulier. Il tente quelque chose de rare : fusionner foi, musique et liberté sans jamais trancher. Et c’est justement dans cette hésitation que réside, pour moi, sa beauté étrange.

CriticMaster
7
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le 19 mai 2025

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