C'est prévisible mais très bien écrit. Un film d'animation très sympathique qui s'en sort bien.

Pixar revient à nouveau avec Elementaire, un long-métrage d’animation mettant en scène une histoire d’amour entre deux êtres que tout oppose mais qui vont finir par assumer leur relation. Autant qu’on se le dise tout de suite, Pixar a beau être un studio auquel on croit (même si il est difficile de retrouver le grands jours de ce studio aujourd’hui), c’était difficile d’imaginer un chef d’œuvre avec ce long-métrage tellement le scénario semblait prévisible en vue de la bande-annonce. Malgré ça, est-ce que ce nouveau long-métrage d’animation vaut le coup ? Disons que ça vaut le coup d’œil malgré le coté déjà-vu et prévisible du scénario.

Positif

• Flam (Adèle Exarchopoulos) est une jeune femme en feu qui cherche à faire la fierté de son père en étant digne de reprendre la boutique. Cependant, elle souffre d’un problème de stress qui la fait souvent exploser et sa rencontre avec Flack va la pousser à découvrir de nouvelles perspectives pour se sentir plus en paix avec elle-même. C’est une protagoniste à laquelle on s’attache assez vite et dont on comprend son envie de vouloir rendre son père fier. Cependant, elle est aussi intéressante dans son développement et dans les choix qui vont commencer à se montrer. Surtout qu’elle est à l’origine de l’inondation de sa cave et veut absolument tout réparer.
  Flack (Vincent Lacoste) est un inspecteur aquatique qui a contrôlé un grand nombre d’infractions dans la boutique de Brul et qui a signalé les erreurs à ses supérieurs. Malgré ça, il veut faire son maximum pour se rattraper envers Flam tout en se rapprochant d’elle petit à petit. Un petit peu difficile à supporter au début mais il devient de plus en plus attachant au fur et à mesure qu’il se rapproche de Flam.
  Brul Lumen (Gabriel Le Doze) est un homme de feu qui a quitté son pays pour se rendre à cette ville et démarrer son affaire. C’est un homme qui s’investit beaucoup trop dans sa boutique à tel point qu’il en est fatigué. Honnêtement, il est très attachant quand on apprend à le connaître et on sent qu’il veut le meilleur pour sa famille, surtout sa fille, malgré qu’il soit un peu raciste.
  Sandra Lumen (Coco Noël) est la mère de Flam, c’est une voyante qui cherche à voir quand deux êtres sont faits l’un pour l’autre. Elle est beaucoup moins intéressante que Brul mais il faut reconnaître qu’elle est tout de même un peu attachante.




• Évidemment, on retrouve des messages intéressants pour les enfants, même si c’est un peu déjà-vu. On a le fait de devoir accepter que nos enfants choisissent leur propre chemin, qu’on est libre de choisir ce qu’on veut faire et avec qui on aimerait être (ne pas se fier aux clichés, aller bien au-delà de ceux-ci) et même d’accepter de partir loin de sa famille pour pouvoir avancer mais sans leur dire adieu. Enfin, les messages sont assez réussis et instructifs.




• Il y a réellement des évolutions intéressantes à suivre comme celles de Flam, de Flack et de Brul. Brul va évoluer par rapport à son racisme et l’acceptation de ce que veut faire sa fille par elle-même, Flam va apprendre à poursuivre son propre rêve plutôt que celui des autres et Flack va être un peu moins sensible (oui, c’est moins intéressant pour lui). Mais dans le cas de Flam et de son père, ce sont des évolutions très intéressantes à suivre.




• Malgré que la relation entre Flack et Flam soit prévisible, c’est tout de même une relation bien écrite. Chacun des deux apprend l’un de l’autre au point de s’ouvrir et de se rapprocher petit à petit et d’évoluer grâce à cette relation (même si ça se fait plus chez Flam que chez Flack). Mais bon, ça reste une relation bien écrite et bien développée au fur et à mesure du long-métrage.




• On peut dire ce qu’on veut mais Pixar sait créer des univers magnifiques, ce qui est entièrement le cas ici. Sincèrement, l’univers de ce long-métrage est superbe avec la ville et les différents habitants, ça donne envie d’en voir encore plus sur ce qu’on pourrait trouver en dehors de la ville.




• Les costumes sont simples mais ils définissent assez bien les personnages. Au passage, le chara-design est de très bonne qualité pour chacun des personnages, on a jamais l’impression de voir le même, ils ont tous des aspects un peu différents.




• Les musiques sont de très bonne qualité. Quelle que soit la musique qu’on entend, nous sommes face à des musiques de bonne qualité qui sont belles à écouter et qui donnent envie de les réécouter en dehors du long-métrage.




• Concernant le symbolisme, on a pas mal de points intéressants comme ce que représente la boutique pour Brul, Brul, sa boutique et Flack pour Flam, ses compositions en verre… Le symbolisme fonctionne très bien ici.




• Là où la VF principale est un peu discutable (on y revient), la VF secondaire s’en sort bien. La majorité des voix secondaires de ce long-métrage sont de qualité tout en collant bien aux différents personnages qu’ils interprètent.




• Question émotion, il faut reconnaître que c’est un Pixar qui fait un petit quelque chose dans certaines scènes importantes. En effet, l’émotion est un point qui a réellement été travaillé dans ce nouveau Pixar.




• La mise en scène a été très travaillée et ça se voit. Sincèrement, la majorité des séquences de ce long-métrage nous offrent une magnifique mise en scène pour nous faire comprendre ce qui se passe à l’image.




• La fin est un petit peu surprenante mais c’est une fin intéressante après tout ce qu’on a vu. Disons que cette fin est la fin que Flam méritait après tout ce qui est arrivé, et c’est une fin qui nous fait plaisir.




• Concernant les décors, ils sont assez jolis. Même si certains pourront rappeler un peu d’autres œuvres, ça reste des décors majoritairement bien travaillés qui font plaisir à voir quand on y fait attention.




• L’animation est de très bonne qualité. Il n’y a pas grand-chose à en redire car l’animation est réellement travaillée avec une bonne fluidité.

Négatif

• Parlons de la VF principale, adieu Donald Reignoux pour laisser place à Vincent Lacoste et Adèle Exarchopoulos. Autant Adèle s’en sort un petit peu mieux qu’on pensait, mais remplacer Donald Reignoux par Vincent Lacoste, c’est criminel tellement la différence se sent. Lacoste a du mal a doubler Flack et ça s’entend, vous auriez du nous laisser Donald Reignoux comme dans la bande-annonce.




• Razmote (Kaycie Chase) est un enfant qu’on aperçoit dans quelques scènes et qui tente de draguer Flam malgré que ce ne soit qu’un gamin, quel intérêt d’avoir mis ce personnage ? Il n’apporte rien du tout, on aurait pu largement se passer de lui. Heureusement qu’on le voit très peu.




• Le coup de Flack qui est beaucoup trop émotif, c’est assez drôle à certains moments, mais au début, ça rend le personnage un poil soûlant. Heureusement que ça s’améliore au fur et à mesure que le long-métrage avance parce qu’il y a des moments où ça ne marche pas.




• Est-ce qu’on a tous venu voir la relation entre Flack et Flam ainsi que le fait qu’il y allait avoir une dispute et des retrouvailles pour une belle fin ? Oui ! Franchement, c’est un détail car ça reste bien écrit mais c’est beaucoup trop prévisible de ce coté là.




• Malgré les tentatives, c’est difficile de croire en la tension de ce long-métrage. Sincèrement, ils ont beau essayer de mettre certaines situations, c’est difficile de penser que la tension est réellement efficace, et ce malgré certains drames.




• Que vaut réellement l’humour de ce long-métrage ? Et bien, ce n’est pas très grand dans l’ensemble. On a quelques blagues qui font effet bien sûr mais la majorité d’entre elles sont des blagues un peu dispensables.

Au final, Elementaire est un film d’animation sympathique à découvrir mais il ne fera pas partie des Pixar les plus marquants qu’on connaisse. Malgré une très bonne écriture et un superbe univers à découvrir, ce long-métrage restera un film fort sympathique avec beaucoup de travail mais rien de plus. On a une belle mise en scène, des personnages principaux bien travaillés, un superbe univers avec de magnifiques décors, des musiques de bonne qualité et une relation amoureuse bien développée. Après, certains éléments restent prévisibles, l’humour est un peu discutable et la VF principale n’est pas exceptionnelle. Donc, on peut dire qu’Elementaire vaut le coup d’œil et qu’il aura de quoi plaire aux fans d’animation, surtout pour ceux qui n’ont pas aimé Buzz l’Eclair. Pour ma part, j’avoue que j’avais peu d’attente en voyant la bande-annonce mais j’ai passé un meilleur moment que j’aurais pu le croire.