Posture et imposture

À Londres sous l'ère victorienne: pour ne pas écorner son image de médecin, le Dr Watson (Ben Kingsley) invente de toutes pièces son fidèle collègue détective: Sherlock Holmes. Il engage un comédien raté, Reginald Kincaid (Michael Caine), un cabotin ivrogne et obsédé sexuel doté du physique de l'emploi pour devenir "l'autre". Quitte à être le champion des boulettes...

J'aime beaucoup quand on brocarde les mythes littéraires, en l'occurrence celui créé par Conan Doyle. Cette parodie, sans doute la meilleure du genre, s'avère un régal grâce à un scénario truculent au service de la bouffonnerie de Michael Caine, servi sur un plateau pour l'occasion.

Ce qui est épatant chez nos amis d'outre-Manche, c'est le sens inné quasi pointilleux du decorum. Chaque objet est à sa place et cette production brille par son faste alors que le cinéma anglais était déjà sous perfusion depuis la fin des années 70.

Il y a tous les ingrédients "so british": brouillard, mystère, meurtres, sagacité et...une créature incarnée incontrôlable à la Frankenstein pour l'infortuné Ben Kingsley. Gros coup de cœur malgré une fin convenue. Dommage que le réalisateur Thom Eberhard soit ensuite parti vers la télévision car il avait un potentiel énorme dans la gaudriole...