Vide et coloré - routinier au maximum

Dans la catégorie c'est un blockbuster, pour le reste c'est une contribution insignifiante à la galaxie des requins au cinéma. Comme c'est un film tous publics, l'expédition est niaise et la violence inexistante. Il n'y a qu'une seule créature mais en quelques copies – voilà l'unique surprise spoilée ! Naturellement ce n'en était pas une. Que l'équipe soit sino-américaine n'apporte aucune originalité, seulement de nouveaux visages, en particulier comme en nature.


L'humour est nul et atteint son paroxysme avec le noir empâté débile. Il s'améliore dans le dernier tiers, comme le reste (au minimum car il y a moins de place pour la gratuité). Les rapports inter-individuels et histoires secondaires sont triviaux et obèses, même ce qui concerne Statham n'est pas concluant. Beaucoup de propos servent seulement aux gens dans la salle et sont infondés voire grotesques sur le plan diégétique (les précisions concernant la plongée, la présence des personnes ; le milliardaire apprenant soudainement l'énormité de son risque financier).


Bien sûr la mise en scène privilégie le spectaculaire à la vraisemblance, mais c'est tout ce qui restreint l'ennui, au lieu de pousser à des exploits même stupides. Les apparitions du mégalodon sont fréquentes, mais cryptées ou lapidaires le plus souvent. La générosité est plus flagrante du côté des incohérences (presque une dizaine d'hommes barbotent sur les ruines du bateau, ça suffit à tromper le requin qui vient de défoncer leur vaisseau).


Les qualités techniques permettent de surnager – elles peuvent même relayer de bonnes idées : pendant l'attaque sur la plage, aux faux airs de Piranha 3D, on trouve un plan excellent où la foule balnéaire ressemble au contenu d'un grand bol de céréales, avec tous les corps et les petites bouées dans l'attente de se faire dévorer. Il y a même de beaux passages grâce aux corails, quoique rien de marquant. Parmi les films à bestioles carnassières, mieux vaut (re)découvrir les crûs de l'an dernier (47 meters down et The Shallows), ou aller chercher du côté des araignées ou crocodiles, donc en direction du bis profond. Foncer droit sur les nanars du genre (comme 5-headed shark attack) sera un gain de temps pour ceux qui souhaitent simplement du lourd.


https://zogarok.wordpress.com/2018/12/31/the-meg-en-eaux-troubles/

Créée

le 31 déc. 2018

Critique lue 271 fois

2 j'aime

1 commentaire

Zogarok

Écrit par

Critique lue 271 fois

2
1

D'autres avis sur En eaux troubles

En eaux troubles
Behind_the_Mask
6

Il va nous falloir un plus gros bateau.

Hélas ! Trois fois hélas ! En Eaux Troubles est loin d'être la quintessence attendue du film de requin moderne. Quelle déception... La faute à un humour qui sera parfois amené avec de très gros...

le 25 août 2018

46 j'aime

9

En eaux troubles
Djou2010
6

Sharknado à gros budget

Jason Statham contre un mégalodon ! Voilà... besoin d'en dire plus ? Et si je rajoute "par le réalisateur des Benjamin Gates et de l'apprenti sorcier" ? Toujours besoin d'une critique ? Franchement,...

le 16 août 2018

33 j'aime

3

En eaux troubles
Moizi
3

Plus c'est con, plus c'est bon

Bon j'ai uniquement vu et payé pour ça parce que j'attendais la séance de Climax et que c'était le seul film qui pouvait me permettre de roupiller devant sans trop de dommages... Et finalement j'ai...

le 3 oct. 2018

22 j'aime

2

Du même critique

La Haine
Zogarok
3

Les "bons" ploucs de banlieue

En 1995, Mathieu Kassovitz a ving-six ans, non pas seize. C'est pourtant à ce moment qu'il réalise La Haine. Il y montre la vie des banlieues, par le prisme de trois amis (un juif, un noir, un...

le 13 nov. 2013

49 j'aime

20

Kirikou et la Sorcière
Zogarok
10

Le pacificateur

C’est la métamorphose d’un nain intrépide, héros à contre-courant demandant au méchant de l’histoire pourquoi il s’obstine à camper cette position. Né par sa propre volonté et détenant déjà l’usage...

le 11 févr. 2015

48 j'aime

4

Les Visiteurs
Zogarok
9

Mysticisme folklo

L‘une des meilleures comédies françaises de tous les temps. Pas la plus légère, mais efficace et imaginative. Les Visiteurs a rassemblé près de 14 millions de spectateurs en salles en 1993,...

le 8 déc. 2014

31 j'aime

2