Deux maires que tout oppose — l’un de droite, l’autre de gauche — se retrouvent soudainement et absurdement soudés par des parties très intimes de leur anatomie. Contraints à cette promiscuité improbable, ils vont tenter, par tous les moyens imaginables, de se séparer.
Le cinéma de Gustave Kervern et Benoît Delépine prolonge l’esprit irrévérencieux de Groland : un humour oscillant entre mauvais goût assumé, absurdité jubilatoire et farce grinçante. Certains de leurs films trouvent immédiatement un écho chez moi, d’autres moins, mais tous ont en commun un véritable univers, une identité visuelle singulière et une audace qui force le respect.
Celui-ci m’a fait rire — parfois franchement — tant il se plaît à égratigner la politique française et, au-delà, notre société tout entière. Le film regorge de scènes délicieusement drolatiques. Le duo Macaigne–Cohen fonctionne à merveille, porté par une complicité anarchique qui fait beaucoup pour le charme du récit.
Le film n’est pas exempt de défauts : des problèmes de rythme, quelques longueurs, une durée peut-être excessive. Mais malgré cela, l’ensemble demeure un vrai plaisir, une fantaisie réjouissante qui laisse derrière elle un sourire durable.