Jar Jar Binks version Dreamworks !

En Route est un autre de ces comédies de Dreamworks à placer dans la catégorie comédie bas de gamme pour remplir les caisses sans le moindre effort, ou même pas du tout d’effort dans le cas présent. Pour les habitués et fans des studios, on sait que Dreamworks alterne aussi les grands et super long-métrage d’animation (comme Dragons 2, Le Prince d’Egypte, Kung-Fu Panda 1 et 2, Les 5 légendes ou encore Shrek) avec du réchauffé destiné qu’à être populaire un certain temps dans le seul but de remplir ses caisses facilement sans vraiment y mettre de la bonne volonté.

Dans cette seconde catégorie ou peut citer Gang de Requin, Nos voisins les hommes ou encore Turbo. C’est malheureusement une tradition chez ces studios américains, ce qui fait qu’ils peinent énormément à être un vrai concurrent pour les studios Disney, mais allez savoir pourquoi ils font mieux que Ghibli désormais.

Si ce film m’attirait pas, c’était parce qu'il paraissait plus commercial qu’autre chose en plus de proposer d’après les bandes-annonces un humour cracra et lourdingue qui ferait presque passer Les Profs pour une bonne comédie. Et quand on sait qu’on a Rihanna dans le doublage américain, ça sent comme un pet de putois le placement de produit d’une heure et demie. Et vous savez quoi ? Non seulement c’est vrai… mais c’est encore pire que ce qu’on pourrait croire, non parce que si on veut prendre les gosses pour des abrutis, c’est réussi. Sans déconner, je ne sais pas quoi dire en voyant qu’on est passé du top niveau avec Dragons 2 pour faire une énorme rechute. On tient ici le pire film d’animation Dreamworks depuis je sais même pas combien de temps, c’est à peine croyable.

Ce qui est à peine croyable, tout d’abord, c’est de voir qu’on doit se coltiner Jar Jar Binks en version animé avec notre héros qui porte étonnamment bien son nom, Oh le Boov ou plutôt la future poupée tellement laide à voir qu’elle ferait passer notre ami Jar Jar pour un mannequin. Je sais qu’on ne doit pas juger les gens sur leur apparence mais sa psychologie est ratée et barbante,

Je vais pas vous faire un tableau, on sait ce qu’il va advenir, si ça avait été bien traité j’aurais pu m’intéresser un minimum à lui puisque le coup du gars rejeté par les siens est tout sauf mauvais mais chaque étape de son parcours est déjà-vu et traité à la volée, et c’est pas le rythme du film ou sa voix ainsi que son langage extra-terrestre qui vont aider à rendre le personnage crédible tant sa personnalité est simplifié pour en faire une peluche sur patte.

Et si vous pensez que vous n’avez que lui à vous coltiner si un jour vous êtes venu à voir le film, ne vous inquiétez pas on aura aussi le droit à une version enfant de Rihanna (je m’en fous de son prénom, quand tu sais que la chanteuse prête sa voix à une enfant noire qui en écoute t’as compris qu’on s’en foutait d’avoir un bon personnage), qui se révélera plus creuse que n’importe quel gamine lambda. Et quand on l’écrit juste pour placer du Rihanna en fond sur plusieurs scènes, ça ne la rend que plus inutile et lourde. Sans compter que ce film ne prend même pas le temps de la développer ou de la rendre un minimum attachante tant elle ressemble à n’importe quelle enfant banal,

Et quand on la met en duo avec Oh, ça ne s’améliore pas, c’est même l’inverse, et même quand on tente de développer leur relation on ne sent jamais, mais vraiment jamais cette évolution, on aura parfois même l’impression de les voir faire un pas en arrière à plusieurs reprises. Entre les disputes, le langage Boovs de Oh, les états instables de Rihanna enfant et le fait que Oh ait des réactions quasiment détestable pendant le premier tiers du film ne nous donnes aucun moment pour s’intéresser vraiment à eux ou s’y attacher. Je vais pas me prolonger sur leur cas et l’exploitation misérable qui en est fait pour servir le film, il y a bien pire que ça encore.

Pour le reste, on n’a rien à se mettre sous la dent et ce n’est pas plus malin que ce qu’on a avec nos héros. Entre le capitaine Smek qui sert plus de comic-relief idiot et plus attardé qu’autre chose, la mère de Rihanna qui apparaît tellement peu à l’écran qu’on n’en a rien à battre et le policier Boov Kyle aussi insupportable que n’importe quel Boov, y’a vraiment pas grand monde à sauver.

Concernant le doublage français, on va dire que c’est potable, vu la qualité du film je m’attendais à pire mais je suis loin d’aimer les voix de Leïla Bekhti et Alex Lutz pour les personnages de Rihanna et Oh parce que ça ne les rend pas plus attachant que ça. Aucun problème avec Jacques Frantz ceci étant dit, toujours aussi bon, Guy Lecluyse faisait le boulot mais sans plus, par contre la voix de Ethel Houbiers n’allait pas avec son personnage je trouve et en plus j’avais pas l’impression qu’elle y mettait de la bonne volonté. Pour le reste, rien de vraiment exceptionnel ou mémorable.

Par contre, si il y a un point sur lequel on est en droit de crier au scandale, c’est pour les choix musicaux. Je ne pense pas avoir besoin de dire que si Rihanna dans ce film c’est pour, en très grande partie, faire la promotion de ses albums et de ses tubes. Mais quand c’est du son électronique et chantés qui sont balancé totalement hors contexte par rapport à l’univers du film, ça devient rapidement énervant en plus de détruire toute émotion ou ambiance propre au film. J’ai rien contre Rihanna personnellement mais si sa musique pouvait rester sur les chaînes de radio et dans ses disques au lieu de s’incruster dans un film d’animation ou un film tout court, ça serait sympa. Parce qu’en plus le reste des musiques, composé par Lorne Balfe sont oubliables et on n’a quasiment aucun thème à retenir, ça n’arrive même pas à créer une ambiance ou une identité propre au film tant la promotion abusée pour la chanteuse se sent constamment.

Et même si la musique avait été correcte tout au long, ça n’aurait pas sauvé la laideur que sont les designs et la modélisation des personnages que ça soit les humains et les extra-terrestres.

c’est à se demander si les gars voulaient vraiment qu’on aime le film ou si ils voulaient vraiment qu’on rit parce que, je me souviens pas avoir souri, ça m’a bien plus fatigué en fait. Du côté des humains, je sais pas si c’est un genre de texture et de modélisation mais j’adhère pas du tout à la forme des têtes qu’on leur a attribué, notamment celle de Rihanna enfant (oh et puis zut, appelons la Tif… d’ailleurs quel parent appellerais son enfant Apéritif ???) qui n’est pas spécialement belle à voir, j’irais pas jusqu’à dire laid non plus et c’est surement censé être cartoonesque mais ça n’aide pas à vouloir s’y identifier. Sans compter que ce n’est pas la créativité qui étouffe ce film, tout a déjà été fait auparavant que ça soit les tuyaux pour enlever les humains, les bulles soulevant le bric-à-brac des Boovs, leur mini soucoupe de déplacement, à la limite et pour être un peu gentil on va dire que la voiture volante à base de Granité est assez imaginatif, débile certes mais au moins y’avait une idée. Non parce qu’à part ça, l’animation dans l’ensemble ne vole vraiment pas haut, sans que ça soit totalement laid ou mal fait mais quand tu vois que cette année on a eu Souvenirs de Marnie de Ghibli et Les nouveaux Héros chez Disney sortie juste avant, ça fait vraiment très mal de voir aussi peu d'effort,

D’ailleurs, et le scénario, la qualité c’est tout ce qui manque ici. Là ou Dragons 2 nous avait offert une histoire plus mature et qui grandissait avec son public, En Route a surement l’histoire la plus mal conçue et la plus je m’en foutiste que Dreamworks nous ait jamais pondu dans un de leur film d’animation. A l’extrême limite, je veux bien penser que le film partait d’un bon sentiment avec un message qui n’était pas le malvenu, loin de là, à savoir accepter la différence des autres sans imposer sa manière de vivre et aller au devant des préjugés qu’on a des autres espèces, et en animation il y avait de quoi en faire quelque chose, vraiment. Seulement, quand on voit à quel point l’univers est raté et que l’idée de départ n’est plus qu’une excuse pour de la publicité au service d'une chanteuse populaire, qu’est-ce qu’on a à faire de la morale ?

Pour commencer quelque part,

Et de toute manière, ce n’est pas le rythme du film qui va remonter le niveau, loin de là tout va à 100 à l’heure et ne prend jamais son temps, mais vraiment jamais son temps. Tout est balancé de manière expéditive, calculé et prévisible que ça au niveau de l’humour ou des relations entre les personnages,

Même les scènes d’émotions (pourtant pas si mauvaise) ne marche pas,

Et même si la scène avait marché, je ne pense pas que ça rattraperait le plantage total qu’est l’univers et la multitude d’incohérence et de stupidités montagnarde que ce film se trimbale de la première à la dernière minute, même dans un film pour enfant c'est pas possible de faire aussi mal écrit :

Et ajouter à toute ces débilités un humour pipi/caca et des dialogues aussi lourd et insupportable que quand Jar Jar parle dans Star Wars,

Okay, le message est honorable en elle-même :

Et j’en ais suffisamment pour dit pour conclure : non seulement En Route est un film d’animation de merde qui prend clairement les enfants pour des idiots prêt à avaler n’importe quelle daube, mais en plus c’est sans mal le pire long-métrage d’animation des studios Dreamworks, je serais presque tenté de voir Turbo et leurs autres comédies bas de gamme pour voir si ils ont déjà fait pire auparavant. Quand je vois que des films d’animation comme Souvenirs de Marnie sont ignorés par le public et accusé d'être un film lesbienne et inceste (no joke, c'est véridique, y'a vraiment des imbéciles pour penser ça), mais qu’on donne plus de 300 000 000 de $ à une bouse comme celui-là, y’a de quoi s’interroger sur ce qui ne va pas dans le monde. Personnages mal écrit et saoulant, animation faible et design affreux à voir, publicité commercial constant et honteux, humour pas drôle, histoire digne d’un gamin de maternelle, bref y’a rien à garder. En espérant que Kung Fu Panda 3 rattrapera le mauvais pas l'année prochaine.