La folie de Nicholson ne sauve pas tout !

• J'ai revu ce film cette année. ce western-comédie de 1978 réalisé et interprété par Jack Nicholson. Et franchement, je suis resté avec un sentiment assez mitigé. C'est le genre de film où l'on sent le potentiel, mais où l'exécution manque d'une certaine constance pour vraiment marquer les esprits.

• ​Jack Nicholson en Henry Moon est, comme souvent, magnétique. Il est parfait dans ce rôle de hors-la-loi roublard, voleur de chevaux, sauvé in extremis de la potence par un décret absurde. La scène de la pendaison transformée en foire aux célibataires est d'ailleurs un petit bijou de comédie burlesque : un début formidable qui donne le ton.

• ​Mais c'est après ce coup d'éclat initial que le film commence à s'essouffler. La dynamique entre Henry et Julia, bien qu'intéressante sur le papier, ne décolle jamais complètement. J'aurais aimé plus d'étincelles, plus de contraste dans leur relation, mais le film glisse dans une sorte de torpeur scénaristique. J'ai eu l'impression que l'intrigue piétinait un peu.

• ​Heureusement, les seconds rôles sont une excellente surprise et relèvent souvent le niveau : John Belushi et Christopher Lloyd, notamment, sont hilarants dans leurs rôles de shérifs-adjoints. Leurs petites scènes sont des bouffées d'air frais qui rappellent le côté purement déjanté du film.

• ​En tant que réalisateur, Nicholson a mis un peu trop l'accent sur sa propre performance (certes excellente), au détriment parfois de la mise en scène, qui m'a semblé un peu plate et inégale. J'ai trouvé dommage que la découverte de l'or ne soit pas traitée avec plus de gravité ou de folie.

Conclusion

• ​En route vers le sud est donc un film sympathique et amusant par moments, porté par un Nicholson au sommet de sa forme, mais qui ne parvient pas à maintenir son rythme et son énergie jusqu'au bout. C'est un western picaresque qui se laisse regarder, mais que je n'encenserai pas non plus. D'où mon 6/10.