Décryptage du chaos
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Il est dix heure du soir. Malgré la fatigue, j'ai la terrible envie de me lancer un film, (ou plutôt de me faire une toîle vu le film que j'ai finalement choisi). Enemy me semble bien trop perché pour être regardé à une heure aussi tardive. Mais après Prisoners, Denis Villeneuve me tient par la peau des c*******. Traduction : je me dois de regarder tout ce qu'il a offert au monde du cinéma.
A peine le film est-il lancé que je me retrouve en plein cauchemar éveillé : Jake Gyllenhaal regarde une femme se toucher la rondelle dans une maison close pleine de businessmen tandis qu'une innocente mygale se fait écraser par un talon aiguille. Là je me demande encore ce qui vient de se passer tandis que l'intrigue se met leeeeeentement en place. Le pataud Jake m'ennuie rapidement, mais la somptueuse Mélanie Laurent qui ferme la fermeture éclaire de sa jupe après une partie de jambes en l'air avortée me maintient éveillé.
Mais soudainement, sans prévenir, Enemy m'entraîne dans un tourbillon infernal, une terrible machinerie qui paraît anodine au premier abord mais qui s'avère tout à fait machiavélique. Le héros qui rencontre son double parfait en tout point s'englue petit à petit dans une toîle, piège simple mais redoutable dont personne ne sortira indemne, moi compris.
Avec une réalisation frôlant la perfection, une colorimétrie somptueuse et des visions bestiales à bases d'arachnides cauchemardesques, Villeneuve m'emporte avec son Enemy tel un tsunami volerait une vulgaire bicoque sur une plage. Coup de massue final : l'avant-dernier plan du film. Terrifiant et confus. Impossible de bouger. Je reste figé devant l'écran tandis que le générique me montre innocemment quelques gratte-ciel de Toronto.
Enemy c'est simple, très simple. Et pourtant tellement complexe, avec ses degrés de lecture passionnants et son symbolisme puissant, frisant avec le délire assumé.
Un film monstrueux, c'est le moins qu'on puisse dire.
Créée
le 7 nov. 2020
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