" Mon propre moi est à la fois mon ami et mon ennemi"

(Toujours commencer sa critique par un proverbe sanskrit, ça a tout de suite plus de gueule).

Déception. C'est le premier mot qui me vient à l'esprit lorsque je pense à ce film. Après Prisonners qui avait été pour moi une révélation (tant par son ambiance que son histoire et les acteurs impeccables), Denis Villeneuve nous gratifie d'un Enemy, avec de nouveau Gyllenhaal.

Alors je préfère vous prévenir direct: n'attendez aucune rationalité dans ce film. Abandonnez votre esprit cartésien, ne cherchez pas d'explications à toutes les scènes. J'ai fait ça pendant tout le film, et je me suis rendu compte de mon erreur à la fin.
Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il n'y a pas réellement de rationalité. Enfin je crois. Enfin je suis pas sûr. Bref, vous comprendrez que j'ai quasiment rien compris au film.

Enfin, peut être que si en fait : si Denis Villeneuve avait dit dans différentes interviews que l'on pouvait se faire chacun sa propre interprétation du film, voici la mienne [SPOILER]: Adam/Anthony ne sont en fait qu'une seule et même personne, le mec est schizophrène et mène une double vie, sans s'en rendre compte au début. Vers la moitié du film il commence à capter le truc (c'est pour ça qu'il pète un peu les plombs), mais malheuresement le problème est que ma théorie ne permet pas d'expliquer la fin: la mort d'Anthony, et surtout le plan final de l'araignée géante. Ah oui, parce qu'un des thèmes principaux du film, ce sont les araignées et tout ce qu'elles représentent. En lisant certaines critiques, on peut trouver certaines réponses, ou d'autres théories.

Moi j'ai décidé que ce film ne méritait finalement pas que je me creuse autant la tête. Si j'ose une comparaison avec Prisonners, pendant tout le film on essaye de comprendre, de creuser les personnages, pour arriver au dénouement final et se dire "aaah ouais, c'était ça". Avec Enemy, on a même pas envie de chercher: au bout de 45 min de film qui ne décolle pas vraiment, on cherche plus à savoir, on souhaite que les 45 minutes restantes soient rapides. Et on sait bien qu'elles ne nous apporteront pas de réponse.

Pourtant, tout laissait présager du très bon: la réalisation est parfaitement maîtrisée (avec quelques références appuyées à Kubrick et Polanski), l'image est soignée (notamment un filtre oppressant sur la ville de Toronto, qui lui confère une ambiance pesante et mystérieuse), le casting est impeccable (Jack au top) etc.

Bref, j'ai été déçu. Je me dis que je dois pas être assez intelligent pour comprendre toute la psychologie et la philosophie de ce film, mais bon. Allez Denis, pense aux spectateurs un peu attardés comme moi, fais nous des trucs plus accessibles qu'on puisse apprécier à leur juste valeur !
Thibaulte
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le 27 juin 2014

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Thibaulte

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