Gaspar Noé, l'escroc sous acide...

On a tendance à nous vendre "Enter The Void" comme un film expérimental, une oeuvre abstraite dans laquelle Gaspar Noé nous emmene d'un point de vue omniscient (celui d'Oscar) à travers un microcosme Tokyoïte. Mais le terme en lui même de film est dérangeant. Il s'agit plutôt d'une expérience, à travers laquelle le spectateur s'enfonce dans des abysses malsains. Un psychédélisme à son paroxysme, une vision sous acide, qui n'a pour seul but de nous montrer que le réalisateur manie la caméra et le sens de l'esthétisme avec brio. Toujours la volonté de vouloir choquer propre à Noé : Irréversible et la mythique scène de viol, "Protège-moi" de Placebo et l'orgie partie, "Love in Motion" de SebastiAn, clip d'un goût plus que douteux... A vouloir en faire trop, Noé se perd dans son propre délire, dans sa propre provocation. Qui plus est, le scénario tourne en rond et n'apporte rien de grandiloquent, et c'est cela qui fait toute la faiblesse du film : l'ennui, le vide scénaristique... Certains crient au génie, mais je retiendrais que sur la forme, c'est une oeuvre visuelle interessante ; mais sur le fond, une rencontre entre superficiel et lassitude...