Une séparation, Le Client, Le Passé.
De nationalité iranienne, Asghar Farhadi est sans nul doute un réalisateur caméléon. Un caméléon qui fait preuve d'une curiosité sans borne pour des cultures qui semblent a priori éloignées de la sienne. Il porte un regard dénué de jugement sur l'Être Humain, quelque soit son origine géographique.
Lorsque l'on pose les yeux (et les oreilles) sur Everybody Knows, tout nous indique qu'il s'agit bien d'un film espagnol, grâce à une authenticité désarmante qui se dégage des situations, des comportements, de la mélodie des mots.
Mais au-delà de cette dextérité à l'immersion, A. Farhadi nous offre à voir une sublime et véritable tragédie. Le spectateur, confortablement assis dans son fauteuil, dans cette obscurité si chère et indispensable au cinématographe, est tel un Dieu grec qui se délecte d'observer ces humains, s'emmêlant peu à peu au sein de la toile de l'artiste iranien.
La question de qui a fait quoi n'est pas la plus passionnante.Celles qui tiennent en haleine sont bien évidemment "Mais que vont-ils faire ? Et comment ?".
Vrai plaisir de cinéma garanti.