Quand le multivers est exploité en un seul film. Une très bonne surprise inattendu et réussie.

Ma critique vidéo sur Everything Everywhere All At Once


De tous les long-métrages sortis en cette année 2022, celui-ci doit être un de ceux qui m’intéressaient le moins par rapport à la bande-annonce. Non pas qu’il n’était pas attirant, c’est juste qu’il était un des long-métrages les moins importants à voir cette année. Enfin, malgré ça, ça n’empêche pas d’aller le découvrir au cinéma tant que c’est encore possible, surtout pour ceux qui veulent découvrir une sorte de multivers différent mais qui sait établir ses règles. Et donc, est-ce que ce long-métrage vaut le coup ? Honnêtement oui, c’est un long-métrage très surprenant mais très réussi qui vaut la peine de le voir au cinéma. Par contre, il n’est pas sans défaut pour autant…



Positif




  • Evelyn Wang (Michelle Yeoh) est une femme débordée par tout ce qui se passe autour d’elle et qui semble assez renfermée sur elle-même et dans ses idées. C’est une femme assez banale qui ne réussit rien dans sa vie mais c’est ce qui la rend si exceptionnelle face à cette menace. Mais bon, malgré ça, c’est un bon personnage à suivre dans son développement et à la découverte du multivers de son point de vue. Ce n’est pas si étonnant de la voir aussi perdue quand on voit sa vie actuelle avec son entourage.
    Joy Wang (Stéphanie Hsu) est la fille d’Evelyn et cela fait un certain temps qu’elle est avec Becky, une femme dont elle est tombée amoureuse. C’est une fille qui se sent assez mal dans sa peau et qui aimerait que sa mère l’écoute et l’aide un peu plus, chose qu’on peut comprendre. Elle est une jeune adulte dont le soutien de sa mère compte plus qu’on pourrait le croire.
    Waymond (Ke Huy Quan) est le mari d’Evelyn et, malgré qu’il fasse un petit peu trop niais, c’est un personnage qui se veut assez attachant et qui a son rôle à jouer. Alors oui, Alpha-Waymond est plus cool et plus intéressant à suivre, mais le coté gentil et niais de ce Waymond là le rend aussi assez attachant tout en étant compréhensible dans ses choix. Que ce soit dans le fait qu’il veut demander le divorce ou qu’il essaye de tout prendre du bon coté. Mais bon, ça reste un bon personnage dans ce long-métrage.
    Gong Gong (James Hong) est le grand-père de la famille et c’est un homme assez âgé et strict. Enfin, malgré ses problèmes, ça reste une des raisons du pourquoi Evelyn semble aussi débordée, ce qui marche. Mais bon, sa version alpha est beaucoup plus intéressante et développée.
    Becky (Tallie Medel) est la petite amie de Joy et c’est une femme assez attachante dans le soutien qu’elle apporte à celle-ci. Même si elle n’a pas un rôle essentiel, elle est réellement attachante.


  • Jobu Tupaki est une entité puissante capable de voyager dans les différents univers d’un claquement de doigt en étant à la recherche de la personne qui serait capable de l’arrêter. On pourrait croire que cette entité n’a rien d’exceptionnel mais, malgré son coté très décalé, c’est une menace qu’il faut réellement prendre au sérieux, y compris quand on connaît la vérité sur elle. Donc oui, c’est une antagoniste qui marche bien dans ce long-métrage.


  • Alors qu’Evelyn passe une journée difficile où elle est débordée, elle y découvre une nouvelle version de son mari qui semble la faire délirer quand il lui dit qu’elle doit sauver le multivers de Jobu Tupaki. Malgré qu’elle n’y croit pas, elle va devoir se familiariser avec ses nouvelles capacités afin de pouvoir l’arrêter. Une histoire assez spéciale mais intéressante à suivre et pour découvrir comment elle va se terminer.


  • Le jeu d’acteur est réellement de bonne qualité. Quel que soit l’acteur ou l’actrice qu’on suit, on y voit une superbe performance de la part de chacun d’entre eux. Dire qu’à la base, ça devait être Awkwafina qui devait jouer Joy, heureusement qu’ils sont partis sur Stéphanie Hsu car elle semble bien meilleure qu’elle dans le rôle (surtout si c’est pour qu’Awkwafina se joue elle-même comme dans Shang-chi…)


  • Autant l’émotion est discutable malgré la bonne tentative, autant la tension elle fonctionne réellement. Entre les pouvoirs de Jobu Tupaki qui est sont plus puissants qu’on pourrait le croire et le fait que les conséquences des sauts dans le multivers peuvent avoir certaines répercussions quand on est pas préparés, on peut dire que la tension est bonne dans ce long-métrage.


  • Le long-métrage démarre par la découverte de la petite famille dans un miroir ainsi que de notre personnage principal, Evelyn, qui semble débordée de travail et de factures alors qu’elle essaye de préparer une fête pour son père. C’est une introduction intéressante pour cerner le personnage et nous donner envie d’en savoir plus sur ce qu’il va lui arriver dans la suite de l’histoire.


  • Un des avantages de ce long-métrage est qu’il a su établir ses règles avec le multivers. Ici, le multivers est liés aux différents choix qu’on fait dans la vie et la manière dont on peut faire un saut dans le multivers malgré les risques, nous montrent des règles travaillées et qui ont des bonnes limites. Y compris avec la tentation de vouloir rester dans un meilleur univers.


  • Ici, c’est surtout la relation mère-fille entre Evelyn et Joy qui est bien développée. En effet, on a une mère débordée qui ne pense plus beaucoup à ses proches et une fille mal dans sa peau et renfermée qui a besoin plus que jamais du soutien de sa mère. C’est réellement une belle relation mère-fille qui se développe à travers cette histoire.


  • L’intrigue liée à Jobu Tupaki et à ses véritables intentions est plutôt réussie. Pendant tout le long-métrage, on se demande quel est son véritable objectif et pourquoi elle veut accomplir cela, chose qui trouvera sa réponse au fur et à mesure du long-métrage. Donc oui, l’intrigue principale est un des points les mieux réussis de ce long-métrage.


  • Mine de rien, la mise en scène est vraiment superbe. Certains moments sont peut-être un petit peu discutables mais, dans la majorité, le long-métrage a une mise en scène magnifique, surtout dans les moments d’action. Bref, on sent que Dan Kwan et Daniel Scheinert ont pris plaisir à faire la mise en scène de ce long-métrage.


  • Certains moments de ce long-métrage sont assez inattendus mais fonctionnent bien, y compris à travers différents univers qu’on découvre ou la manière de déclencher le saut (qui est assez spéciale des fois). En tout cas, le coté inattendu fonctionne réellement dans ce long-métrage.


  • En terme de symbolisme, il y a pas mal de choses qui fonctionnent. Que ce soit ce que représente Joy pour Evelyn, vice-versa, Waymond pour Evelyn, de Jobu Tupaku pour Evelyn et vice-versa, il y a du symbolisme qui fonctionne très bien dans la narration de ce long-métrage.


  • Les musiques sont géniales. Non seulement, elles collent avec ce qui se passe à l’écran mais ce sont aussi des musiques qui donnent envie d’être réécoutées en dehors du long-métrage. Mais oui, toute la bande-originale de ce long-métrage est belle à écouter.


  • Les différents costumes qu’on y voit sont des costumes de bonne qualité. En effet, quand on voit toutes les différentes versions d’Evelyn, de Waymond ou même les différentes apparences de Jobu Tupaki, on sent que les costumes ont été très travaillés.


  • Le seul personnage qui évolue réellement dans cette histoire, c’est Evelyn mais c’est parce qu’elle en a plus besoin que les autres. Là où Waymond n’a pas forcément besoin d’évolution, Evelyn et Joy ont une évolution assez intéressante.


  • Que dire de la fin de ce long-métrage ? Et bien, que c’est une fin qui correspond assez bien après tout ce qui vient de se passer. On aurait probablement pu avoir une meilleure fin mais, en vérité, cette fin correspond bien avec l’évolution d’Evelyn.


  • Les effets spéciaux sont de bonne qualité. Sérieusement, quelle que soit la scène qu’on y voit (surtout quand on voit deux univers différents à l’écran), on est face à des effets spéciaux qui sont réellement de bonne qualité.


  • Question décors, ils sont assez jolis. Quel que soit le lieu ou l’univers qu’on y voit, on est face à des décors de bonne qualité. En effet, chaque décor de ce long-métrage est réussi et arrive à nous convaincre sans problème.


  • La dichotomie entre Evelyn et Tobu Topaki est assez bonne dans l’écriture. On ne peut pas en parler sans spoiler mais c’est réellement un bon travail de dichotomie dans l’écriture (partie SPOIL pour plus de détails).


  • Les moments d’action sont géniaux. Que ce soit dans leur chorégraphie ou dans leur mise en scène, il faut admettre que les moments d’action sont réellement prenants avec Evelyn et ce qu’elle affronte.


  • L’humour n’est pas toujours drôle mais la majorité du temps, l’humour est bien assumé. Et puis, il faut reconnaître que la majorité des blagues arrivent réellement à être drôles ici.




Négatif




  • Un détail un petit peu surprenant, c’est la musique de présentation lorsque le nom du premier acte apparaît à l’écran. C’est une bonne musique mais elle en fait un petit peu trop par rapport aux autres musiques qui sont plus dans le ton. Après, en dehors du fait que cette seule musique en fasse un petit peu trop, ça reste une bonne musique quand même.


  • Un petit point du long-métrage qui était prévisible, c’est l’identité de Jobu Tupaki. Dès qu’on nous parle de lui, on arrive à deviner très facilement que son apparence allait être un certain personnage. Attention, l’écriture reste de bonne qualité, juste que ce petit passage était un peu prévisible, même si ce n’est pas grave.


  • Peut-être que c’est à cause de la VF de ce long-métrage mais il y a parfois des expressions assez bizarres qui sont prononcées. Par exemple, on a l’expression sac en papier pour éviter le langage grossier, ce qui est assez spécial comme langage. Mais bon, c’est juste du détail sans réelle importance ici.


  • Ils ont essayé de faire quelque chose avec les scènes d’émotion mais, étrangement, on arrive pas à être réellement touché par les scènes d’émotion de ce long-métrage. C’est quand même une bonne tentative mais c’est loin d’être si touchant que ça veut l’être.


  • Le coup du raton-laveur pour parodier Ratatouille, c’est drôle mais il n’est pas un peu mal fait ce raton-laveur ? Ça se voit surtout dans sa manière de parler qu’il est faux, on a eu des animaux plus réussis en terme d’effets spéciaux avant ça quand même.



!!! PARTIE SPOIL !!!


Jobu Tupaki est en vérité l’apparence de Joy dans les différents univers où elle se rend. C’est à cause de sa mère, Evelyn, qui l’a trop poussé dans ses limites qu’elle est devenue une psychopathe ayant envie de détruire le multivers. Cependant, elle compte aussi prendre sa revanche sur sa mère qui ne l’a jamais comprise ou soutenue dans la majorité des univers. Donc, Jobu Tupaki a été créée à cause d’Evelyn de la dimension Alpha et c’est à cause d’elle que le monde est en danger. Ce qui amène aussi notre Evelyn principale à se remettre en question par rapport à sa fille et son comportement. Encore une fois, c’est un bon travail de dichotomie.


On ne peut pas nier que certains dialogues font un peu trop niais, notamment par rapport à Waymond. C’est un détail bien sûr mais ça s’entend que ça fait un petit peu niais, surtout quand le combat final se contente d’Evelyn qui cherche à résoudre tous les problèmes des autres (avec la mentalité de Waymond). Ca marche dans le scénario mais le coté niais va en décourager certains.


Evelyn est réellement en train de vivre la pire journée de sa vie avant que ces évènements n’arrivent. Entre le divorce avec son mari, sa fille qui lui fait la tête et Jamie Lee Curtis qui semble peu agréable avec ses rapports financiers, on peut dire que ce genre d’évènement tombe à pic.


Au final, ce long-métrage a été une très bonne surprise à découvrir au cinéma. Malgré que ce ne soit pas en 4DX (cinéma pas équipé pour ça), ça a tout de même été une belle expérience de découvrir ce long-métrage prenant pour sujet le multivers. On a une très bonne mise en scène, des moments d’action très prenants, des personnages assez bien développés, un jeu d’acteur très réussi, une intrigue assez bien gérée et de l’inattendu qui marche avec le lore des différents univers (sachant qu’on ne voit pas tout). Après, il est vrai qu’il y a quelques petits points prévisibles, que l’émotion n’est pas exceptionnelle et que le raton-laveur n’est pas si bien fait. Mais bon, malgré ses défauts c’est réellement une belle expérience à découvrir. Pour ma part, je n’attendais pas grand-chose de ce long-métrage mais je suis forcé de constater que j’ai beaucoup aimer ce long-métrage, je l’ai même préféré à Docteur Strange in the mulverse of madness car il n’a pas eu des petites limites imposés par le studio, LUI.

FloYuki
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le 18 sept. 2022

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