Il y a des centaines, que dis-je! des milliers, allons, ne soyons pas avare! des millions d'Univers parallèles ; nul doute que dans l'un d'entre eux, j'ai donné la note de 10 à ce film. Il est clair que dans un autre, j'ai donné seulement un 1.
Mais comme nous sommes dans l'Univers où je suis incapable de prendre la moindre décision radicale, je donne un bon gros 5 des familles.
La note "meh...", la note "ouais hop", la note mi-figue mi-raisin en somme. Plus la moyenne de deux extrêmes, que la note "OSEF" que j'associe généralement au 5...
Parce que bon, il m'a bien saoulé quand le moment est venu de faire le bilan de la "chose" que je venais de voir... Un chef d’œuvre? Une arnaque? Mon cœur balance, je ne sais pas trop... Et ça m'a un peu rappelé la sensation que j'avais eu après Revolver d'ailleurs... Sauf que Revolver, j'ai au moins kiffé le visionnage. Ici, bin, pas vraiment...
Alors bon, c'était pas une torture non plus, loin s'en faut et certains passages sont même plutôt cool. Mais dans l'ensemble, le temps ressenti devant le film s'est avéré largement plus long que sa durée réelle, ce qui est rarement bon signe.
C'est une véritable orgie de bruit, et d'image qui s'agite dans tout les sens, presque ad nauseam.
Alors oui, y a des qualités ; c'est audacieux, c'est formellement assez ouf, c'est parfois bien rigolo (j'ai bien aimé le vieux papy notamment). Et puis c'est un peu comme une boite de chocolat ; on sait jamais sur quoi on va tomber à la scène suivante et ça, dans un paysage cinématique très formaté et très frileux vis à vis de tout ce qui est prise de risque, bin faut avouer, c'est rafraichissant.
L'idée de base est vachement sympa, même si je trouve qu'elle aurait mérité un meilleur traitement.
J'ai beaucoup aimé le concept de la méchante qui tord la réalité dans tout les sens ; c'était assez badass je dois dire.
Mais bon, toutes ces qualités, très honorables au demeurant, ne sauraient contrebalancer efficacement tous les problèmes que m'a posé le film ;
Déjà, bon, c'est un peu du gros portnawak... peut être un peu trop. Et le film se prend parfois trop au sérieux pour que ce portnawak puisse être pleinement apprécié au second degrés.
Les dialogues sont souvent hyper lourdingue (sale VF pour le coup) et sonnent régulièrement très faux.
La moraline sur l'Amour, la Famille (la Sacro-Sainte Famille qui justifie en soi tous les sacrifices, parce que ta gueule c'est la famille...) et tout le tintouin était aussi pas mal indigeste. Je sais que je la sort à chaque critique et que l'ami Jolindien va encore me gronder mais, "Sois gentil, pas méchant, c'est pas gentil d'être méchant, c'est mieux d'être gentil", ça va bien deux minutes quoi...
Certains combats faisaient un peu forcés aussi j'ai trouvé (contrairement à un Matrix 1 -je précise bien le 1 hein- où chaque scène de baston m'a semblé justifiée et couler de source, là, j'ai vraiment eu le sentiment que beaucoup étaient là juste pour combler et parce que la baston "c'est cool et branché").
Le volet Multivers est également très sous-exploité ; non seulement on ne vois quasi rien des autres univers, à part quelques flash par ci part là, mais en plus, le principe du saut ne m'a pas paru très crédible (rien n'est vraiment "crédible" dans ce film d't'façon) ni très bien développé ; en effet, comme les persos ne font que se castagner la gueule pendant tout le film, dès l'instant où Michelle Yeoh a up-loadé sa version Grand Maitre du Kung Fu, elle me semblait totalement armée pour faire fasse aux défis et tous les autres sauts ou presque m'ont semblé contingents et téléphonés... J'veux dire, à quoi ça sert, quand tu es déjà un combattant "over nine thousand", de choper les habilités d'un sign spinning ou d'un cuistot Japonais à part pour la blague et pour faire semblant d'exploiter ton concept?...
Et puis bon, au final, tout ça pour ça ai je envie de dire! Quel débauche d’énergie et de créativité pour en arriver à ce message mièvreux et déjà vu 150 000 fois. On te vend le bouzin comme un combat épique aux enjeux démesurément grandioses, solennels, quasi mystique, pour au final ne s'intéresser concrètement qu'au règlement interne des dysfonctionnements d'une famille donnée, pour laquelle j'ai du mal à accorder toute l'implication émotionnelle que le film semble attendre de moi.
Bref, un film qui pour ma part n'entrera pas dans les annales (même si, niveau "rentrage anal", il est généreux faut avouer...) et qui ne fera que confirmer, à tous les niveaux de lecture, l’aphorisme du gaillard Remy : "C'est en faisant n'importe quoi qu'on devient n'importe qui"....