(...) Quatrième film en compétition, Evolution de Lucile Hadzihalilovic et de ces films que l’on a peine à classer tellement il est unique dans sa conception, entre le cinéma d’auteur et le film de genre, le drame intimiste et la science-fiction. Dés le début, Evolution hypnotise par la beauté de ses images sous-marine, on sait que le temps va alors passer différemment durant l’heure et demie qui suit, bercé par le roulement majestueux de ces algues qui n’appartiennent pas à notre monde, celui de la surface. Le scénario, comme l’aspect artistique du film, est très minimaliste, et nous conte l’histoire de Nicolas, un jeune garçon qui remet en doute la société matriarcale dans laquelle il a toujours vécu, lorsqu’il découvre le cadavre d’un enfant sous l’eau. Mais comme disait l’un de mes professeurs, “un monochrome, c’est un peu comme un moteur à explosion, plus tu comprimes les informations, plus l’explosion est grande.” Evolution, c’est un peu pareil, puisqu’il permet une interprétation sans limite à l’histoire de ce petit Nicolas. On peut y voir beaucoup avec très peu, puisqu’au fond, le long-métrage de Lucile Hadzihalilovic, c’est une histoire racontée par ses images, à l’ambition kubrickienne d’un maître qui disait que le cinéma pour lui, c’était de l’image en mouvement et du son. Les lieux de tournage sont tout autant un personnage que les humains du film, sorte de paysages en suspens, aiguisée et magnifique, dangereux et réconfortant par le balancement incessant d’eaux qui se brisent sur des roches venus d’un autre monde; un monde sous la surface du notre; un monde où tout est en fusion qui n’attend que d’exploser. On assiste donc à la rencontre violente et minimale de différents endroits et de différents états, convergents au sein d’histoire d’amour adolescente naissante. J’aimerais en dire plus, mais je ne veux pas vous influencer dans la lecture de ce film qui, sous ses airs restreints, serait en fait une véritable fable universaliste. (...)


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VictorTsaconas
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le 30 déc. 2015

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Victor Tsaconas

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