Si vous avez déjà vu Les dix commandements, le film de Cecil B. DeMille, je vous dirais qu'Exodus raconte exactement la même histoire, mais avec les moyens démesurés de 2014, et dans une version un peu plus courte (150 minutes quand même).

Donc, on en revient au duel entre Ramsès et Moïse, lequel veut libérer le peuple hébraïque retenu prisonnier, et va traverser l'Egypte, jusqu'à bien évidemment séparer la mer en deux. Comme je le disais, l'argent est sur l'écran, avec un soin artistique appréciable, et une excellente utilisation de la 3D qui, loin d'être spectaculaire, approfondit le champ avec des plans souvent larges, comme si le spectateur avait un point de vue omniscient que n'a pas Moïse.

Ce dernier est joué par Christian Bale, et si il est correct, j'avoue que Ramsès, interprété par Joel Edgerton (lequel s'est rasé le crâne et a pris du poids) est plus intéressant, car il a un côté enfant gâté qui le rend quelque part faible, mais avec quelque chose d'attachant.
Le film n'exploite pas assez cette dualité entre Moïse et Ramsès qui intervient surtout durant la première bataille, laquelle renoue avec l'ambition de Gladiator. On retrouve aussi Sigourney Weaver (mais très rapidement), JohnTurturro, Ben Kingsley ainsi qu'Aaron Paul.

Le souci que j'ai avec Exodus est que, si il est bien réalisé, bien joué, assez brillant du point de vue esthétique, ça ne me procure aucune émotion. Je trouve ça assez froid. Pour tout vous dire, le seul moment du film que j'ai trouvé émouvant est la dédicace de Ridley Scott à son frère décédé Tony.
Mais tout de même, on voit bien que Moïse est présenté ici comme un personnage schizophrénique, à parler tout seul, et lui qui croit converser avec un enfant divin. Il est même épié par un de ses amis, qui le voit parler dans le vide, et ça n'a pas l'air de le choquer.

Le châtiment divin envers le peuple de Ramsès est également montré, avec entre autre la création de la Mer Rouge, mais j'ai trouvé tout ça vraiment trop froid. Dommage, car le sujet reste passionnant...
Boubakar
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le 31 déc. 2014

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Boubakar

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