Le quatrième volet des Expendables revendique une esthétique de série Z fauchée digne des productions SyFy, avec ses explosions pixélisées et ses fonds verts repoussants : la mâchoire de requin peinte sur la paroi du poste de pilotage rappelle les squales volants de Sharknado, les courses-poursuites dans des entrepôts désaffectés évoquent ces téléfilms de guerre médiocres tournés en Europe de l’Est alors que leur intrigue joue la carte du complot politique en Afrique (dans le cas présent, la Lybie), les relations entre personnages sont caricaturales et virilistes, les dialogues remplis de blagues sous la ceinture etc. Si le choix de faire évoluer la saga depuis l’action bis jusqu’à la série Z constitue une trajectoire entendable, esthétique en ce qu’il rend compte de l’évolution dans le temps du divertissement musclé depuis les années 80 jusque dans les années 2010, conformément aux acteurs sélectionnés dans chaque épisode, le budget alloué à la réalisation du quatrième prétendument low cost laisse sans voix : cent millions de dollars ! L’équipe du film, notamment acteurs et producteurs, aurait-elle vu là l’occasion d’empocher une prime de retraite décente, là où d’autres préfèrent blanchir leur argent en ouvrant des salons de coiffure ou des kebabs temporaires ? Il nous revient alors de décider si nous souhaitons contribuer financièrement à cette cagnotte en salles.