Avec ses ambitions nouvelles, acquisses à partir de l'épisode 4, Fast and Furious a réussi à créer tout un univers qui culminait de manière épique dans un 5ème opus détonnant. Même si le 6 fut moins impressionnant ne disposant pas de l'urgence de son prédécesseur, il restait néanmoins relativement sympathique quoiqu'un peu lourd dans certains de ses procédés. Ici le 7ème film devait être l'apothéose de la saga avec l'arrivée en grande pompe de Jason Statham mais aussi car il avait pour objectif de venir clôturer les deux premières trilogies et réorienter la saga dans une nouvelle direction. Au final c'est ce que le film fait mais parfois de manière assez maladroite surtout qu'ici le film à été touché par une tragédie, le décès prématuré de Paul Walker, et que cela à perturbé et changé les choses. Quoiqu'il en soit la saga continuera avec un 8ème film d'ores et déjà annoncé mais il est clair que l'épisode 7 marque une conclusion, une page qui se tourne et qui prévient que la saga ne sera plus exactement la même que celle qu'on a connus, la dernière virée de l'un de ses acteurs.


Je ne vais pas m'étendre sur l'aspect scénaristique outre mesure, l'objectif du film ne se trouve pas là surtout que maintenant il est clair que la saga à abandonné toute notion de cohérence et de vraisemblance. Néanmoins ici tous ce tiens à peut près, les enchaînements de situations se font avec fluidités même si pour le coup il y a un peu trop de situations à enchaîner. En résulte donc un manque d'exploitation pour certains personnages comme celui de la hackeuse qui au final n'est qu'un élément scénaristique plus qu'un véritable personnage tout comme le personnage de Jason Statham. Après une scène d'introduction absolument dantesque qui pose le personnage de manière flamboyante celui-ci n'est réduit après cela qu'a peu de choses, il fait quelque apparitions qui n'ont absolument aucunes incidences ou presque et jamais le potentiel de son personnage ne sera jamais correctement exploité. C'est relativement dommage d'avoir autant fait monter la sauce pour au final que tout retombe comme un soufflé. Sinon toute l'intrigue autour de la mémoire de Letty est vraiment gonflante, déjà que c'était pas fameux dans le 6ème opus j'aurais espéré qu'ils ne reviennent plus dessus surtout que c'est traité de manière niaise et que la conclusion à tout ça est vraiment aberrante. Par ailleurs l'humour du film est moins gonflant que celui de précédent même si Roman fait encore une fois son gros lourd c'est mieux dosé que par le passé et certaines scènes marche vraiment sur ce plan surtout que le film à un sens de la réplique badass assez savoureux notamment tous les mots qui sortent de la bouche de Hobbs sont déjà cultes tout comme la scène du plâtre et de son affrontement contre Shaw. De plus dans les bonnes idées on peut rajouter le personnage de Kurt Russell, plus exploité que je ne le pensais, son traitement détourne les clichés avec habilité et apporte une dose de cool non négligeable. Sinon l'hommage final rendu au regretté Paul Walker ce fait tout en finesse et en naïveté, un hommage assez maladroit mais plein de sincérité ce qui le rend indéniablement touchant et qui résume parfaitement ce qu'est la saga, un délire entre potes bancal mais attachant.
Le casting fait le job, d'ailleurs celui-ci contient plus de pointures que par le passé avec notamment Kurt Russell qui en impose à chacune de ses apparitions volant la vedette à l'équipe, on peut même dire la même chose pour Jason Statham ici très bon en méchant mais trop sous-exploité à mon goût et Dwayne Johnson qui même si il est assez éclipsé, prend clairement un pied fou dans son rôle de gros bourrin. Ils forment vraiment le noyau solide du film rendant chacune de leurs scènes encore meilleures. Pour le reste ils s'en sortent honorablement, Vin Diesel domine toujours pas son charisme plus que par son talent, Paul Walker fait son job, Michelle Rodriguez fait du Michelle Rodriguez et etc. Ils sont tous égal à eux-même depuis qu'ils jouent dans la saga, ils sont ni moins bon ni meilleur. Par contre il est clair que dans le traitement de son casting la saga fait mieux que Expendables par exemple, arrivant à offrir un moment de gloire à chacun. On regrettera juste les rôles de Djimon Hounson, de Tony Jaa et Lucas Black qui pour les deux premiers sont réduits à des sidekicks tandis que pour le troisième sa présence est traité par dessus la jambe et ne sert qu'à raccrocher tout les opus de la saga ensemble, même si il est logique que le personnage ne soit pas intégré à l'équipe un peu plus de temps de présence n'aurait pas été un mal selon moi.
Pour ce qui est de la réalisation James Wan succède à Justin Lin mais il reste dans la même veine de ce qu'a fait la saga, il ne tente à aucun moment de la réinventé livrant un film assez impersonnelle. Le montage est parfois trop sur-découpé rendant certains affrontement difficilement lisibles ou alors enlève l'impact de certaines scènes comme la séquence finale qui s'éparpille beaucoup trop voyant ses trois sous-intrigues perdre en force comme l'affrontement final avec Statham qui doit durer à tout casser deux minutes mais qui entrecoupé sur une demie heure. La photographie est plus travaillée que par le passé étant même assez léchée tandis que la musique du film est dans la lignée de ce que fait la saga et est globalement assez peu inspirée. La mise en scène de James Wan par contre à plus d'ampleur et de maîtrise que celle de Lin, c'est plus un travail sur la subtilité Wan ayant un meilleur sens du cadrage. Ici il utilise beaucoup plus de plan aériens donnant plus de dimensions aux scènes d'actions et il tente beaucoup plus de mouvements de caméras audacieux et de choix de cadrages esthétiques, à l'image de ça l'affrontement Shaw/Hobbs est le meilleur moment du film avec retournements de caméras, plans circulaires et etc. Un moment très esthétisé par la mise en scène tout comme le plan séquence introductif qui est assez dingue. Wan à donc une mise en scène plus percutante et mieux pensé même si elle se montre tout aussi généreuse que celle de Lin, voire même plus, d'ailleurs parfois trop surtout avec le retour des travellings en contre-plongée sur les courbes de bimbos, les gros plans sur des jolies filles qui dansent, etc. L'aspect beauf revient en force après un 5 et un 6 plus calme sur ce plan et cela m'a vraiment agacé. Il ne sait jamais quand s’arrêter tirant ses scènes d'actions en longueurs parfois même jusqu'à l'excès faisant que l'ensemble se montre beaucoup trop long au point qu'on fini le film blasé. Passé la séquence de poursuite dans les montagnes, les scènes d'actions ne m'ont fait ni chaud ni froid allant même jusqu'à un final que je qualifierais d'ennuyeux. Trop de surenchères tue la surenchères surtout qu'ici les séquences finissent par tourner en rond manquant cruellement d'inventivité et d'originalité, la mise en scène devenant même sur la fin statique.


En conclusion Furious 7 est dans la droite lignée de ce que fait la saga depuis le 5ème film et continue dans cette optique de surenchères constantes. Pour moi cet opus aurait du ce jouer sur les personnages et sur la notion d'antagonisme érigeant le méchant au rang de ses adversaires en terme de présence et de développement mais ici il est réduit à une ombre ce qui le rend assez vite inintéressant. Même si cela permet de lui offrir un traitement cartoonesque plutôt bien vu ça limite quand même le potentiel du personnage. Mais finalement Furious 7 c'est plus que jamais ça, un délire de gosses qui joue avec ses voitures en plastiques et qui s'inventent tout les scénarios les plus improbables pour créer l'euphorie. La démarche est sincère et touchante mais relativement naïve et vaine, la rendant paradoxalement attachante surtout qu'elle trouve une émotion insoupçonné au détour d'une tragédie inattendu. Donc au final l'appréciation du film ce fera que si on est sensible à ce genre de délire enfantin, ce n'est pas vraiment mon cas mais j'ai trouvé l'ensemble relativement efficace par sa maîtrise et sa folie mais trop d'aspects mon fait tiqué comme l'univers bien beauf qui est vraiment ce que je déteste, par contre le film même si il n'est pas aussi réussi que le 5 reste plus efficace et moins lourd que le 6.

Frédéric_Perrinot
6

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le 3 avr. 2015

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Flaw 70

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