Alors que la saga a perdu un de ses acteurs principaux il y a un peu plus de 3 ans, elle entame malgré tout ici son 8ème opus qui sans renier son passé, tourne quand même une page majeure de son histoire. Paul Walker a contribué à être l'âme de la franchise, et malgré un épisode 7 en forme de point final, la décision à été prise de partir sur une nouvelle trilogie. On a dû mal de voir autre chose qu'une décision lucrative derrière tout ça car même si ce nouveau film essaye très fort de faire comme si rien n'a vraiment changé, il manque indéniablement quelque chose à The Fate of the Furious. Peut être est-ce seulement les ravages du temps pour une franchise qui dur depuis bientôt 20 ans et qui après avoir bénéficié d'une renaissance salvatrice avec Fast 5, qui faisait rentrer la saga dans la cours des grands avec une orientation résolument plus action, commence doucement à s'essouffler. Il faut dire qu'après avoir mis autant de surenchère au fil des épisodes, on en vient forcément à saturer au bout d'un certain temps.


Déjà scénaristiquement, on sent que Chris Morgan rame de plus en plus pour lier ses épisodes et trouver des façons plus surprenantes d'amener l'action. Les anciens films ne brillait pas par la finesse de leurs écritures mais arrivait à déballer des enjeux prenants et sans prises de têtes avec aisance en débit des incohérences et autres joyeusetés un peu con-con. Mais Morgan avait de plus en plus tendances à tomber dans les rebondissements de soap opéra au fil des épisodes, avec d'abord le retour d'une Letty amnésique dans le sixième film et là pour le 8 il sort la carte du héros qui devient "méchant". Rarement la saga n'avait paru aussi téléphonée, prévisible et fade. Même si le pourquoi de ce revirement reste assez logique avec ce que nous avait montré les précédents épisodes, le tout à dû mal à paraître plus qu'un prétexte grossièrement amené. Jamais on ne sera surpris par le déroulé des événements mais surtout, jamais un opus de Fast & Furious n'avait paru aussi vide. Il n'y a aucune évolution significative au niveau des personnages, chacun restant à sa place ici où voir étant même moins exploité que par le passé, beaucoup apparaissant comme très secondaire. Ce ne sera malheureusement pas le cas pour Roman qui reste le running gag insupportable de la saga. Le tout est très lourd et même la manière d'amener la suite se révèle grossière, car contrairement aux autres films, c'est la première fois qu'on nous laisse sur un tel sentiment d'inachevé.


Vous l'aurez compris, ce n'est pas encore cette fois-ci que Fast & Furious va nous convaincre par son scénario. Surtout que celui-ci est un des plus faibles depuis le 4ème épisode. Mais ici, le casting se fait aussi moins attachant. La saga n'a pas arrêté de perdre des figures fortes, ce qui à permis à Vin Diesel, de plus en plus inexpressif, de tirer un peu plus la couverture vers lui ce qui n'est pas pour le mieux car il représente peut être ce qu'il y a de moins intéressant dans la saga. Au niveau des personnages féminins, il n'y a plus que Michelle Rodriguez pour faire impression elle gagne d'ailleurs ici en substance mais on se rend compte que Gal Gadot manque un peu à la saga. Surtout que Nathalie Emmanuel est transparente tandis que Charlize Theron surjoue péniblement la méchante de service. Grosse déception à ce niveau là. Ludacris cachetonne dans cet épisode, Tyrese Gibson est toujours aussi agaçant, et Scott Eastwood n'est là que pour prouver qu'il est mauvais acteur et pour se faire humilier pas un cast à peine moins médiocre. Il n'y a que la cool attitude infaillible de Kurt Russell et le second degré savoureux de Jason Statham et Dwayne Johnson pour venir sauver les meubles. Même si la manière d'amener Statham chez les gentils est beaucoup trop grosse, surtout après ce qu'il a fait. Ses joutes verbales face à Johnson valent leur pesant de cacahuètes. Les deux assurent le spectacle et l'humour du film à tel point que l'on aurait juste aimé un spin off sur ces deux-là. Leur partie du film est de loin ce qu'il offre de plus agréable et divertissant.


La réalisation reste dans les standards de la franchise avec sa photo passe partout, ses musiques dans l'air du temps et son montage dynamique mais toujours un peu trop cut dans les combats au corps à corps. Même si il y a néanmoins une légère amélioration à ce niveau. F. Gary Gray qui reprends les rênes avec ce 8ème film possède un style plus posé que ces prédécesseurs. Sa mise en scène se montre maîtrisée et efficace même si il n'a pas l'énergie suffisante pour donner vie à toute cette surenchère visuelle, constat particulièrement flagrant dans un climax mou du genoux. Il n'a pas la virtuosité et la dextérité d'un James Wan derrière la caméra, qui avait offert un Furious 7 particulièrement jouissif même si abracadabrant. The Fate of the Furious apparaît plus "réaliste" que les précédents films et malgré le savoir-faire de son réalisateur, le film apparaît un peu fade. Seule la séquence à New York se montrera vraiment spectaculaire et s'impose comme un set piece qui fera date dans la franchise. Mais hormis cela, et sans jamais être honteux, le résultat est moins fun et un peu en deçà par rapport aux 3 précédents films.


Sans être un mauvais film, The Fate of the Furious est un opus décevant. La formule commence à tourner en rond et cet épisode commence à sérieusement sentir le réchauffé. Le scénario est digne d'un soap opéra qui à duré depuis bien trop longtemps qu'il sort des intrigues abracadabrantes de son chapeau, et malgré quelques fulgurances avec Statham et Johnson, le film manque d'une sérieuse dose de fun. Pourtant le second degré est bien plus présent qu'avant, mais il fonctionne ici comme cache misère d'un film qui n'a rien à dire, où les personnages ont cessé d'évoluer et où l'histoire se rallonge grossièrement sans aucune forme de finalité. Vin Diesel continue à prendre les devants et le casting à de moins en moins la place d'exister, faisait perdre tout l'intérêt de la franchise. Sans être foncièrement déplaisant, il reste même plutôt bien produit et réalisé, The Fate of the Furious est l'opus le plus fade depuis le 4ème film. Il est définitivement l'épisode de trop d'une saga qui aurait dû s'éteindre avec l'un de ses acteurs phares.

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le 15 avr. 2017

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