Un petit cran en-dessous de Mean Girls en termes de qualité, mais trois ou quatre crans au-dessus niveau cruauté. Heathers est bien une campus comedy, cependant bien plus noire que la moyenne et profondément immorale. Le script de Daniel Waters se repose sur les grands archétypes du film de lycée et les explose un à un avec un humour noir féroce.
Pour rentrer dans le délire du premier long de Michael Lehmann, il faudra néanmoins passer outre quelques bizarreries. Mais une fois accepté le fait que quelqu'un puisse tirer avec une arme à feu dans la cafét de l'école et se promener tranquillou 10 minutes plus tard, plus grand chose ne pourra vous choquer. C'est donc avec délectation que l'on observe petit à petit Heathers basculer du côté obscur de la force, et dézinguer autant la sauvagerie des castes lycéennes que le détachement avec lequel les adultes observent leurs rejetons s'exterminer les uns les autres.
Au centre du film, Winona Ryder et Christian Slater, dans leurs très jeunes années, servent avec énormément de talent des personnages que l'on adore détester. Certes, l'héroïne, Veronica, a la fâcheuse manie de se montrer franchement naïve voire stupide par moments, mais Ryder transcende ces défauts pour la rendre aussi craquante qu'attachante, et même badass dans les dernières minutes. Quant à Slater, il n'est jamais autant dans son élément que lorsqu'il faut incarner des connards de première.
Une très bonne surprise donc, susceptible aussi bien de réconcilier les fans de Breakfast Club et ceux d'American Pie que de les outrer. Certifié 100% sans moralisme ni discours de fin.