Faut pas pousser Mémé dans les orties

C'est, il parait, la signification de "faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages", titre ou expression immortalisée par le général de Gaulle dans une conférence de presse peu après les évènements qu'on connait. C'est vrai d'ailleurs que l'expression prenait la signification qu'on avait bien envie qu'elle prenne.

C'est le premier long métrage de Michel Audiard, le talentueux dialoguiste de tant et tant de films. Le premier d'une série de films avec des titres à rallonge dont la première des qualités n'est certainement pas la profondeur du scénario.

Si on se contente de l'histoire de gangsters, on risque d'être très déçu car Audiard s'affranchit de toute vraisemblance en faisant genre et surtout en se référant à toute une série de films où il avait justement été dialoguiste. Une sorte de récréation où il met en scène une floppée d'acteurs archi-connus avec lesquels le maître mot est : on s'amuse. L'histoire des lingots qui passent de main en main de petit bandit à un peu plus gros, on s'en fout un peu.

Le film vaut essentiellement pour les jeux d'acteurs et surtout leurs répliques souvent savoureuses. Avec au centre, Françoise Rosay, une des meilleurs seconds rôles de l'époque, ici, en tête d'affiche bien méritée. Et Audiard se débrouille pour qu'elle ait le dernier mot face à la bande d'affreux qui vont d'André Pousse à Bernard Blier en passant par les fidèles serviteurs Frankeur et Dalban.

Il y a du pastiche dans l'air (le style "Demy") ou de la pub officielle de l'époque (le compteur bleu) dans une scène sérieuse sur l'incinération de cadavres. On a même droit à une leçon sur les figures de style donnée par Dominique Zardi.

Mais, force est de constater que le film, s'il se déguste avec plaisir pour ses bons mots et ses répliques bien envoyées, n'est pas extrêmement palpitant. Il parait presque long malgré sa relative courte durée de 76 minutes …

Et ce n'est pas le personnage de Marlène Jobert qui va me faire remonter ma note malgré sa plastique agréable à regarder …

Une fille qui fait 85 cm de tour de poitrine et 32 cm de tour de tête, ne peut pas être vraiment mauvaise, elle peut être légèrement sotte. Et je crains, ma Rita, que tu le sois.