Esquisses d’esquif
L’inondation qui ouvre Flow et met à l’épreuve son protagoniste, un chat condamné à affronter sa peur de l’eau, métaphorise à merveille le dispositif mis en place par Gints Zilbalodis : du passé...
le 31 oct. 2024
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Modeste production franco-belgo-lettone (!), "Flow" aurait pu sortir de manière anecdotique. C'est sans compter son accueil critique dithyrambique et multiples récompenses qui ont fait parler de lui. Lui permettant d'atteindre pratiquement les 700 000 spectateurs en France, pas mal pour un film d'animation indépendant. Et il faut dire qu'il le méritait, ce petit chat !
Nous sommes dans une contrée et un époque non-définie. Simplement le monde apparait peuplé uniquement d'animaux, il ne reste que des traces de la civilisation humaine. Un jour, les eaux montent inexorablement. Paniqué, un chat va devoir survivre, avec quelques compagnons d'infortune.
Au départ, j'ai eu un peu de mal à rentrer dans le film. En raison des étranges couleurs pastel des animaux, qui paraissent sans texture. Ou de l'univers qui ressemble beaucoup à une cinématique de jeu vidéo. Pour cause, les animations ont été réalisées par des équipes françaises et belge sur Blender.
Mais rapidement, Gints Zilbalodis montre son talent... et le résultat d'une production étalée sur plus de 5 ans ! Le réalisateur letton a choisit de ne pas faire de story board, mais plutôt de générer un univers numérique où il pouvait déplacer sa caméra virtuelle comme bon lui semble.
En conséquence, le film se compose de plans séquences très immersifs, voire hypnotiques, où la caméra déambule, explore l'univers, accompagne ses personnages. Et l'on oublie vite l'aspect numérique devant la beauté des images et des designs. Dont la séquence de la ville engloutie, sans doute la plus belle du film.
Question animation et narration, Gints Zilbalodis s'est mis de sacrées barrières. Pas de dialogue, et pas d'anthropomorphisme. Il a cherché a reproduire des mouvements d'animaux les plus naturels possibles... et ça marche. Les émotions et les intentions passent très bien, grâce à de subtils regards ou expressions animales. La jolie musique et la caméra dynamique aidant évidemment à construire le récit.
Le scénario propose enfin de vrais messages. Cette montée des eaux peut faire écho à une thématique écologiste, ou religieuse (Arche de Noé). Dans tous les cas, "Flow" salue l'entraide et la nécessité d'aller au-delà des "races animales", soit des ethnies & cultures. Si ce n'est pas sans poser de problème, on sera toujours plus fort ensemble pour gérer une crise, et nos différences nous enrichiront.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films post-apocalyptiques et Les meilleurs films de 2024
Créée
le 25 mars 2025
Critique lue 15 fois
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