"C’est peut-être ce qui rend La Città Proibita aussi réjouissant dans le fond : le film dégouline d’amour pour chaque élément qu’il convoque, et semble être aussi passionné par les mafieux arrogants, les petites frappes à leur service, les veuves en quête de sens, les arts martiaux ou l’amour naissant entre deux êtres.
Mainetti se permet au passage une déclaration flamboyante à la ville de Rome, qu’il utilise certes comme un terrain de jeu pour brouiller les pistes avec cette influence chinoise en son sein, mais qu’il met aussi en valeur quand le héros la fait visiter à notre étrangère, qui découvre ce musée à ciel ouvert avec un regard d’enfant, tout lui semblant complètement inédit, étrange et si beau à la fois.
C’est sûrement l’ingrédient secret de Mainetti : prendre en compte le regard des personnages face à l’étranger, avec ce mélange de fascination, d’incompréhension et d’adaptation nécessaire pour l’accepter, nécessitant une tolérance et une envie qui ne sont clairement pas les mêmes suivant les personnages, le duo principal brillant tel un phare dans les ténèbres de l’exploitation et de l’obscurantisme.
Ça ressemblerait presque à un plaidoyer pour le vivre ensemble, et c’est fait avec une intelligence folle tant Mainetti célèbre la différence et la rencontre des cultures de la plus belle des manières, en brouillant les frontières cinématographiques avec brio dans un film qui donne autant envie de manger des dim sums que des pâtes arrabiata. Ça peut paraître un peu incongru au premier abord, mais qu’importe car au final, vous êtes sûrs de vous régaler."
Critique complète sur CloneWeb.net