Fourmi par pierrick_D_

Théo,12 ans,vit dans une petite ville du Nord,Fourmies peut-être?Le gamin a un don pour le football mais son existence est assombrie par l'attitude de son père adoré Laurent,un très gros con qui se laisse aller.Le mec est chômeur,divorcé,alcoolique et dépressif,et comme si ça ne suffisait pas c'est un ch'timi.Il se pointe en retard aux matches de son fils pour gueuler,se battre et foutre le bordel,la honte totale.Jusqu'au jour où on apprend qu'un recruteur du grand club londonien Arsenal va venir superviser Théo,nouvelle qui donne un regain d'énergie à Lolo,qui tire illico des plans sur la comète,comme d'aller vivre en Angleterre avec le fiston.Hélas l'angliche estime le môme trop petit et ne le sélectionne pas.Il faut croire que la connerie est héréditaire car le jeune footeux prétend alors qu'il a été retenu,tout ça pour inciter son paternel à se reprendre en main.Le mensonge est énorme mais comme on est dans du cinéma de débiles il va fonctionner.Le talent n'est par contre pas héréditaire,la preuve par Julien Rappeneau,le fils de Jean-Paul,qui est un bien déplorable réalisateur.Il a écrit le scénario d'après un roman graphique,une BD quoi,des espagnols Mario Torrecillas et Artur Laperla,et confié la musique à son frère Martin qui nous sort une de ces compositions merdiques dont il a le secret.Est-ce parce que c'est produit par TF1 et France 2?Toujours est-il que ça ressemble furieusement à un téléfilm de prime time pour mamies yaourts au cervelet débranché.Filmé sans relief,marqué par un montage invertébré,des décors ternes et une photo genre lavasse,le truc se traîne péniblement pour raconter sa pauvre histoire niaise et mièvre à gerber.Il s'agit donc pour le gosse de gagner du temps d'un côté,tout en redressant la situation de papounet de l'autre.C'est évidemment impossible mais le scénario lui procure une tapée d'aides providentielles émanant de personnages aussi improbables que caricaturaux,notamment une assistante sociale d'un dévotion et d'une disponibilité surnaturelles,rien à voir avec la réalité donc,et de son copain geek surdoué qui ne sort jamais de sa chambre mais peut bidouiller n'importe quel bobard sur internet.Les scènes stupides s'enchaînent sans faillir,les manoeuvres du petit connard étant de surcroît facilitées par la crédulité générale d'une population flattée,on se demande pourquoi,qu'un nain du crû soit distingué pour taper dans un ballon en gagnant des millions,comme si cette réussite rejaillissait sur eux.Naturellement cette lamentable histoire sera couronnée d'un happy-end à têtes multiples qu'on voit venir à 500 000 km,tout s'arrangeant pour tous les personnages dans le meilleur des mondes béats des bisounours à la godille.Le jeune Maleaume Paquin joue bien au foot et s'avère assez bon comédien,dommage que son personnage soit si inepte.La grande gueule François Damiens,très bon dans le registre comique,confirme qu'il est nul et ridicule quand il veut faire dans le dramatique.On a mal pour Ludivine Sagnier de la voir dans une telle posture,ou plutôt imposture,en mère à côté de la plaque.André Dussollier poursuit imperturbablement sa nouvelle carrière de vieux con hilare et compréhensif,et Laetitia Moche,heu non c'est Dosch,patine allègrement dans la semoule en assistante sociale hyper concernée par tous les malheurs de la planète.Les ados Cassiopée Mayance,la fille d'Alban Lenoir dans "Antigang-La relève",et Pierre Gommé avec son incroyable tronche,sont en revanche excellents,tandis que le solide Nicolas Wanczycki en beau-père arrangeant et l'ex permanent de "Plus belle la vie" Laurent Orry en interprète font très correctement le job.Note et critique de film de Julien Rappeneau publiées précédemment:"Le trésor du Petit Nicolas"-2.Moyenne:1,5.