FDP (France Dumont Parfait)

Bruno Dumont divise. Il suffit de voir les différentes critiques de France pour s'en convaincre, tant le film polarise un certain nombre de fantasmes sur le cinéma français. Et il faut dire ce qui y est, le premier contact avec Dumont est toujours un peu complexe. De mon côté, c'est le quatrième que je vois, et autant le dire tout de suite, j'ai pris une belle claque. Je crois que c'est le Dumont que je préfère, car même si Flandres est à mon avis meilleur je n'ai vraiment pas envie de le revoir. Toujours est-il que j'ai adoré France, peut-être même pour les raisons le rejet épidermique du film par certains : c'est lent, contemplatif (notamment du visage de Léa Seydoux, sublime et à fleur de peau, dont l'ambiguïté rappelle celle de Virginie Efira dans le dernier Verhoeven), et certaines scènes s'éternisent à outrance, comme celle de l'accident de voiture. Bruno Dumont réussit encore ce qu'il faisait dans Jeanne, mêler l'humour, le grotesque et le tragique, parfois dans la même scène (l'interview de la femme d'un tueur d'enfants, à la fois hilarante, sublime et atroce en même temps). Et si effectivement, on ressent un léger ventre mou vers le milieu du film (j'incite sur le terme "léger"), la partition de Christophe, la mise en scène, la DA, l'univers de Dumont, ainsi que Seydoux, présente sur tous les plans ou presque évitent toujours de glisser dans l'ennui. Au final, mon seul reproche a été vu par ses détracteurs comme une qualité : Blanche Gardin, et les éléments de narration plus classiques. Un grand film à mon avis mal estimé.