Quand on touche le fond...

A la suite d'un banal accrochage en voiture avec un livreur, la journaliste vedette d'une chaine d'informations voit sa vie voler en éclats.

Bien que j'apprécie l’œuvre de Bruno Dumont sur le tard, je parle de ses comédies (et bien entendu du P'tit Quinquin), je reconnais que j'ai plus de mal avec ses drames, en particulier avec sa misanthropie, qui atteint parfois des sommets. Au point qu'ici, le personnage que joue Léa Seydoux semble être constamment victimisée. Au départ, elle est montrée comme une journaliste influente, limite hautaine, invitée à une conférence de presse de Emmanuel Macron, qui n'hésite pas à se mettre en avant en toutes situations, jusqu'à créer une dramaturgie lors de ses reportages. Mais je trouve que le point de départ du drame, un petit accrochage avec un garçon en scooter qui occasionne une luxation, donc rien de grave ou de mortel, est un prétexte pour déverser comme une sorte de haine sur cette femme, afin de payer en quelque sorte le prix de son succès.

A partir de là, elle va tomber en dépression, pas vraiment aidée par son fils et son mari (Benjamin Biolay, qui persiste à ne pas articuler), et ça va aller de Charybde en Scylla jusqu'à une fin presque obscène dans le côté enfoncer le clou du malheur, et ce sur plus de deux heures. Je n'oublie pas la présence de Blanche Gardin, assistante ô combien sarcastique et qui nous vaut les seuls sourires du film, et bien entendu Léa Seydoux que je trouve excellente, car elle semble porter en elle les germes de ce mal qui va vomir durant tout ce temps.

Je ne suis pas comme Bruno Dumont qui semble détester l'humanité, mais France, loin du portrait au vitriol de la télévision, est le miroir d'une femme qui casse son miroir et dont les éclats vont atteindre du monde.