Funny Games, un film de Michael Haneke sorti en 1997, et qui fit énormément polémique.
Il est étonnant d'ailleurs que l'on ait pas parlé plus de ce film que de Squid Game, ce dernier étant beaucoup plus moral dans sa manière de présenter les choses.
Non, ici, on va vous présenter pendant 1h 30 la parfaite illustration de l'horreur absurde.
Pour ce qui est de l'histoire, c'est simple : un bel après-midi, alors que son mari et son fils sont à leur bateau, la mère (jouée par Susanne Lothar, qui est incroyable) a la visite d'un curieux personnage : Un ami d'un de ses proche vient au nom de ce dernier lui demander s'il serait possible de les dépanner de quatre oeufs. Petit-à-petit, de nombreuses incohérences se montreront dans son discours, il deviendra genant et presque intimidant, jusqu'à que son compagnon entre aussi dans la maison.
Le duo fera alors usage de violences psychologique et physique tout du long du film, torturant la famille dans des jeux lunaires, tenant des propos vaseux tout cela sans le moindre indice du pourquoi. Ils iront alors jusqu'à tuer les trois personnes (mère, père et enfant).
Quand on leur demande pourquoi, alors l'un deux se tourne vers nous et nous dit :
"Quoi il y en a assez ? Vous trouvez qu'il y en a assez pour un long-métrage ? Et vous, là, est ce que vous en avez assez ? Vous voulez continuer ?" C'est un des seuls indices du comment du pourquoi de leurs actes, qui nous remets nous-meme en question : nous regardons les horreurs que l'on nous propose, peu importe nos réactions, nous restons là à regarder des gens souffrir.
Alors que l'on soit clair, le film est vraiment atroce, cru et nous offre de la souffrance gratuite.
Et ce qui est fou c'est qu'on ne sait pas pourquoi, surtout que de nombreuses choses se passent qui n'auraient pas lieu d'etre : Déjà un des bourreaux qui s'en prends à nous, nous faisant signe tout du long, puis remontant le temps parfois à l'aide d'une télécommande, ou encore parlant d'un coup de deux univers qui existerait, soit la fiction et la réalité, avançant que la fiction est réelle, et que c'est pour ça qu'ils font ça sinon ils ne le feraient pas.
Ce film avancent de lourdes question philosophiques et poétiques, par-ci par-là, très discrètes, mais qui nous font demander si ces personnages à l'écran, qui tueraient à la chaine, ne seraient pas au-dessus de de tout cela, s'ils n'auraient pas de nombreux coups d'avances, s'ils sont bien humains... Et ce jeu de questions, tellement étrange parfois, rends le tout presque drole, absurde, devant des images qui ne sont pas faites pour rire, non, tout sauf ça ! Personnellement j'en arrivais presque à ressentir une sensation peut-etre jamais ressentie jusqu'ici, c'est...très étrange comme situation. (comme quoi, réelle magie du cinéma...;) )
Evidemment le film est magnifique visuellement, l'image peut durer sur un plan fixe pendant un bon 10 minutes (oui c'est le cas d'une scène où il ne se passe rien, et c'est beau ça)
Aucune musiques, si ce n'est des sons de télé, de radio ou de cris.(et c'est beau ça)
Le film débute avec du classique, il se termine par un morceau de metal, sur un plan fixe de "l'antagoniste" -car on ne connait pas ses motifs- nous fixant avec un sourire.(et c'est...heu...)
Car le film n'est qu'un morceau d'une longue histoire, puisqu'on comprends que ces gens continuent ces activités depuis très longtemps, on réalise alors les avoir déjà vus au début avec d'autres victimes, puis à la fin recommençant leur processus infernal.
Ce film n'a pas de fin, peut-etre qu'il perdure encore aujourd'hui et qu'on nous a juste montré une sorte de morceau d'un autre monde, comme ils nous le disait dedans...