Mince! M'enfin!
Les premiers trois-quarts du film sont démentiellement bien réalisés. On s'y croit. La seconde guerre mondiale n'est plus affaire de héros mais de morts. Avancer coûte que coûte en territoire ennemi jusqu'à la reddition finale. Cette guerre qu'on a tant vue à l'écran est, dans Fury, presque déshumanisée. Pour imager, on pourrait presque parler d'un savant mélange entre un bon Tarantino
Cette scène dans l'appartement de deux femmes qui arrive à nous tenir en haleine (la scène hein!, pas les femmes... Quoique!)
et le dernier Mad Max - Fury Road pour les scènes de combat. Du lourd donc. Brad Pitt est également au sommet de son art dans ce rôle de sergent tankiste trop aguerri.
Mais voilà, il y a le dernier quart. Cette bataille finale où de gros relents d'impérialisme américain jaillissent de toutes parts. Les allemands, déjà assez malmenés en clichés tout le long du film, en prennent littéralement plein le chou, gratuitement. "Il ne s'agit que de putains d'SS, saloperies de nazis de merde". Bah oui; la parade est banale pour excuser "moralement" la boucherie à l'écran. L'Américain, ce héros prêt à se sacrifier en martyr, passera dans ce film à la postérité. Ah oui, j'allais oublier, mais si vous ne le saviez pas, le bon américain est aussi chrétien. Et fervent, le chrétien.
Brad Pitt arrive néanmoins à nous faire oublier cette fausse manœuvre du réalisateur et parvient à garder le "char" à flot. Merci Pitt!
Bon film!
Utharlok