Les idéaux sont pacifiques, l'Histoire est violente.
Oh put***, voilà fallait que ça sorte parce que Fury m'a laissé K.O debout.
Il est très difficile pour moi d'analyser en quoi ce film est très bon, car je n'ai pas visionné une simple oeuvre cinématographique mais j'ai plutôt vécu une expérience viscérale, celle qui te prend par les tripes et ne te relâche que lorsque les lumières de la salle se rallument. J'ai été ému, j'ai été révolté, j'ai eu la gorge nouée en suivant le destin de ces cinq gueules cassées que sont WarDaddy, Bible, Coon-Ass, Gordo et Machine.
Fury est un film qui a la grande intelligence de s'intéresser à une partie de la guerre un peu moins connu du grand public. La guerre est quasiment terminée, l'issue de l'Allemagne nazie est déjà scellée. On assiste à des batailles âpres et acharnées entre des nazis qui jettent leurs dernières forces et des soldats américains épuisés par de longues années de guerre. Et c'est dans cette période charnière que l'on suit l'équipage d'un char Sherman, composante de l'armée très peu représentée au cinéma.
Fury fait la part belle aux scènes d'action sans pour autant que le film se transforme en oeuvre bas du front. Au contraire, le film peut se targuer d'analyser finement les rouages psychologiques des soldats et leur cheminement intérieur face à l'absurdité et la cruauté de la guerre. Le film ne se laisse pas non plus prendre au piège du manichéisme et du patriotisme exacerbé.
La démonstration de David Ayer est brillante grâce à une distribution d'acteurs au diapason, à une mise en scène rageuse et inspirée, et à une bande originale de toute beauté. Les trente dernières minutes du film sont tout simplement magistrales et nous laissent abasourdi, liquéfié sur notre siège avec le palpitant qui bat la chamade.
En un mot comme en cent, Fury est un véritable coup de canon dans la figure du cinéphile que je suis.