Ridley Scott a semble-t-il jugé bon de tourner une suite au mythique Gladiator, pour raconter de nouveau l'histoire d'un homme asservi et propulsé dans l'arène du Colisée - en l’occurrence : le fils de Lucilla, pour bien raccorder la trame. On distingue deux parties sur les 2h30, ficelées avec des cordes. La première heure et demie est grossièrement un remake de Gladiator, où Scott tente de répliquer les scènes puissantes d'il y a 24 ans, sans aucune construction émotionnelles. Les références apparaissent comme dans une mauvaise suite DTV, et les seules musiques mémorables sont les thèmes réutilisant Zimmer et Gerrard. La dernière heure présente des machinations et rebellions pour le pouvoir, dans une écriture précipitée en roue libre. Malgré quelques beaux décors, élevés par la photo de Mathieson qui donne une certaine atmosphère à cette reconstitution d'époque, le montage se déroule superficiellement avec des plans larges numériques en pagaille. On déplore les CGI utilisés (singes, requins) dans des séquences absurdes. Mescal est loin d'avoir le charisme solennel de Crowe et pose un jeu bien trop vénérateur. Conny Nielsen rempile avec une fadeur futile. Joseph Quinn continue de se révéler, et Denzel Washington s'en tire le mieux avec ce rôle un peu excentrique. Pour une suite aussi hypée, Scott n'a fait aucun effort et s'est contenté de reproduire ce qu'il jugeait fonctionnel, soit du spectacle convenu et facile au détriment d'une approche plus contemplative et viscérale.