Je viens de relire ma critique sur Split et je me rappelle que c'était un beau bordel. Je vais essayer de faire + simple (enfin, pas autant que celle d'Incassable non plus ^^).


A la fin de ma critique sur Split, je me posais la question :


Shyamalan gâche-t'il Split en le transformant en "préquel" d'une suite d'un de ses films ? A-t'il simplement vendu son âme au "diable Marvel" en créant une sorte d'univers étendu ?


En entrant dans la salle ce soir, j'avais accepté l'idée que les 3 films allaient former un tout (en même temps, avais-je le choix :) mais je ne savais pas si le film allait se contenter d'être une réunion d'anciens combattants (et de la nouvelle garde) et/ou ternir (un peu) l'aura d'Incassable (ce que Split n'avait pas fait). Et comme je m'étais soigneusement abstenu de ne voir que serait-ce un teaser, j'étais prêt à tout voir... sauf peut-être la nuit se lever.


J'ai (enfin) assisté au retour de M. Night Shyamalan, qui a finalement réussi à trouver la sortie du désert dans lequel il s'était perdu depuis trop longtemps.
J'étais vraiment accroché et tendu d'un bout à l'autre du film (même lors de la 1ère confrontation, alors que je devrais bien me douter qu'il n'allait pas déjà arriver quelque chose de fâcheux, j'étais en stress).


Techniquement, il nous crie qu'il est toujours là avec son superbe sens du cadre et ses travellings qui ne sont jamais vains.


Le film embrasse pleinement sa condition d'oeuvre charnière et les apports d'Incassable, que ce soit l'acteur qui jouait Joseph, les flashbacks, etc., s'ils sont (forcément) teintés de nostalgie, ne jouent pas la carte du fan-service crasse et servent le propos d'une manière que j'ai trouvé vraiment habile, nourrissant la mythologie


(notamment autour de Kevin et par écho d'Elijah)


de fort belle manière


("j'ai également créé la Horde, cela a juste pris un peu plus de temps").


C'est malin sans être roublard (à mon sens).


La nostalgie fait son effet également en revoyant un Bruce Willis qui n'est pas venu qu'encaisser son chèque ! Samuel L. Jackson est tellement souvent dans les bons plans que c'est toujours un plaisir de le voir mais ici, il est tout en nuance, en discrétion (ce qui sied à merveille à son personnage).
Et James McAvoy est indécent à être magistral dans son interprétation des multiples personnalités de Kevin : sa présence, sa gestuelle, rien que la flamme dans son regard quand il switch, il m'a encore + mis sur le cul que dans Split.


Concernant la fin, si effectivement, je n'ai pas vu venir


l'affaire du trèfle parfumé


(chère à Behind ;), je l'ai trouvé totalement ancrée dans la mythologie traditionnelle des super-héros. Mais je ne l'ai même pas ressenti comme un twist (procédé tellement accolé à Shyamalan, par sa faute, hein !).


Et c'est même encore moins le cas


de l'oeuvre posthume de Glass


qui ne fait que donner tout son sens à bon nombre d'éléments scénaristiques placés en pleine lumière sur tout le dernier acte et qui deviennent clairs comme du cristal...


Belle transition pour évoquer quelque chose que je viens seulement de percuter sur la thématique du verre, intiment liée tout au long du film au personnage incarné par Samuel :


il est l'homme de verre, les caméras et leurs objectifs en verre sont un fondement de son plan, le système de lentille de l'appareil de chirurgie qu'il démonte, la verre du cadre qui lui sert à égorger l'infirmier... On pourrait presque l'appeler Silicio, l'homme qui commande au verre ! :)


On peut être déçu (voir dégoûté)


du funeste destin réservé à nos "héros"... Mais leur mort sert quelque chose de + grand qu'eux et ne me parait pas vaine (même si c'est cruel).


Après, le film, même s'il affiche clairement que l'Univers est plus grand que ce qu'il a bien voulu nous raconter, n'a pas forcément pour vocation à multiplier les suites et/ou dérivés (et je ne suis pas sûr que le réal veuille spécialement poursuivre dans cette voie. En tout cas, cela ne serait pas dans son intérêt.


En bref, Shyamalan est revenu (ne gâche pas tout, M. Night !), il m'a conquis et j'espère que Glass sera effectivement un nouveau départ pour lui, "l'histoire des origines" de la suite de sa carrière...

gruute
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films de M. Night Shyamalan, Ma Bluraythèque - Films (ça sonne moins bien que DVDthèque mais bon :) et Les meilleurs films de 2019

Créée

le 23 janv. 2019

Critique lue 846 fois

16 j'aime

1 commentaire

gruute

Écrit par

Critique lue 846 fois

16
1

D'autres avis sur Glass

Glass
Sergent_Pepper
4

On a tous persisté

On avait décidé de passer notre chemin, après l’expérience collective assez désastreuse du volet précédent. Mais un des cinéphiles en moi, l’optimiste a tout de même entraîné les autres ; comme...

le 11 avr. 2019

99 j'aime

6

Glass
EricDebarnot
8

The house that M. Night lost

Il y a clairement deux manières de regarder "Glass", et le plaisir qu'on en tirera variera du tout au tout. La première est en passionné de culture de super-héros et de blockbusters parfaitement...

le 19 janv. 2019

72 j'aime

13

Glass
MatthieuS
8

Un Night bien plus lumineux

A surprise to be sure, but a welcome one. Cette réplique devenue un meme sur Internet et notamment sur Reddit de l’Empereur Palpatine lors de l’épisode I de Star Wars colle à merveille avec...

le 17 janv. 2019

67 j'aime

6

Du même critique

Godzilla II : Roi des monstres
gruute
4

Le chef op' en pause déj'

Après un Godzilla timorée du sympathique Gareth Edwards et un Skull Island plutôt bien emballé mais con toutes les 10mn, le MonsterVerse continue avec ce volet se déroulant 5 ans après les événement...

le 18 juin 2019

34 j'aime

18

Logan
gruute
10

Logan's run

La voilà, la conclusion de la trilogie The Wolverine, le dernier baroud d'honneur de Hugh Jackman qui aura incarné ce mutant taciturne (^^) 8 fois en 17 ans, le rôle d'une vie.Après un 1er opus...

le 28 sept. 2022

34 j'aime

15

2001 : L'Odyssée de l'espace
gruute
1

J'ai pris cher (avis perso et à charge !)

Mais bon, c'était le jeu : le revoir avec mes yeux de cinéphage convaincu, avec tout le recul nécessaire, dans des conditions de visionnages optimales (image et son), après avoir lu le bouquin...

le 7 déc. 2015

34 j'aime

50