Je ne supporte plus ces films ou ces séries qui t'écrivent un script complexe avec plusieurs temporalités, points de vue, angle de cadrage et qui te déroulent une enquête sans accrocs. Ah, ça, c'est une belle mécanique. Ils sont tous aux bons endroits, aux bons moments, c'est merveilleux. Tout coulisse parfaitement. L'enquêteur est omniscient, pratique. On te sophistique le scénario, on te passe tout ça au montage, et ça croit t'illusionner. On dirait presque une tragédie grecque, la beauté en moins.
Car Glass Onion, ça nous dit quoi ? Que les capitalistes sont pervertis par leurs intérêts personnels. La belle affaire. La satire du siècle. Paradoxalement, l'enquêteur résout lui-même la grande affaire de ce film : on se perd de complexités en complexités, on croit être devant quelque chose d'infiniment créatif. Mais tout ça n'est que l'apparat pour cacher l'évidente bêtise de ce film.
Le réalisateur voudrait qu'on s'amuse à tous ces petits jeux faciles, qu'on rigole du burlesque, qu'on haïsse ses personnages, qu'on soit mindfucké à ses révélations. Il nous aura bien piégés, comme ça. Mais si on y va au plus simple et qu'on pulvérise la boite obscure, on découvre que ce film est un manège musical qui ne raconte rien.