Dix années après la dernière apparition de Goldzilla (dans le très nul Final Wars), la bestiole revient dans un nouveau reboot produit par les américains, qui m'a posé plusieurs soucis.

J'aime bien le fait que le traumatisme post-Fukushima soit pris en compte, sans être cité, car les Muto, les méchants du film, se nourrissent de radiations, et se battent contre le gentil Godzilla dans des scènes homériques à un contre deux.
Le film joue beaucoup sur l'apparition du lézard, lequel n'apparait vraiment qu'au bout de 80 minutes. Mais là aussi, on le voit souvent par bribes, jusqu'à la proche fin où on le voit enfin en entier et permet de mesurer l'échelle comparé aux humains.
On joue beaucoup sur la frustration de ne pas voir le monstre, d'être privé plus tôt de scènes plus spectaculaires, car il faut dire qu'à part le dernier tiers, on s'emmerde ferme. Je le mettrais en comparaison avec Pacific Rim où on était largement plus gâtés de ce point de vue-là.

Gareth Edwards a misé sur le fait de représenter davantage les humains. Juliette Binoche et Bryan Cranston apparaissent peu de temps, mais ils sont réellement touchants, car ils sont en quelque sorte ce qui va paver le chemin à leur fils, Ford, incarné par l'endive Aaron Taylor-Johnson. Pour la caution nippone du projet, on a Ken Watanabe, Sally Hawkins qui s'est enfuie de chez Mike Leigh, et Elisabeth Olsen, qu'on voit à peine.

Je dois dire qu'il y a au moins une scène magnifique, qui transfigure le genre blockbuster, qui est le saut en parachute, avec en fond des chœurs, où l'on passe par moments en caméra subjective avec la respiration du soldat qui se fait plus haletante quand il aperçoit Godzilla aux prises avec les Mutos. Cette scène est trop courte, mais il y là comme un moment de stase avant un final pétaradant et où je ne voudrais pas être ouvrier dans le bâtiment.

Bien entendu, on est à mille coudées du Godzilla Emmerichien, mais il y a encore cette idée de la suprématie américaine, malgré l'origine japonaise du monstre, et ça gonfle un peu ; le conflit mondial ne concerne que deux pays ? Car l'impact de trois monstres n'a pas l'air de traumatiser autre chose que les américains et les japonais.

Prévu comme une trilogie, le film pose quelques bonnes bases, mais on veut quand même voir du Godzilla !
Boubakar
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le 3 déc. 2014

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