France, professeure de sport le jour, ouvrière la nuit et militante ; Patrick, avocat solitaire spécialisé en droit environnemental et Mathias, brillant lobbyiste qui défend les intérêts d’un géant de l’agrochimie. Trois protagonistes que tout oppose et qui se retrouvent au cœur d’une affaire médiatico/juridique, celle du renouvellement ou non de la Tétrazine (un pesticide) sur le sol européen.
Frédéric Tellier (L’Affaire SK1 - 2015) s’est attelé ici à un thriller judiciaire sur fond de drame sociétal. Il y est question de santé publique (l’empoisonnement à l’échelle nationale), de business liés à l’agrochimie et surtout, de lobbying. Entre machinations, coups fourrés, menaces, pots-de-vin, enquêtes et mensonges parmi les puissants et politiciens, Goliath (2022) nous entraîne au cœur d’une sale affaire, façon Erin Brockovich (2000) ou plus récemment Dark Waters (2019).
La guéguerre que se livrent les lobbyistes, l'avocat et les activistes écologiques ont le mérite de nous tenir en haleine, on découvre les coulisses du pouvoir, la lâcheté et l’inaction des politiciens, les magouilles et les contrevérités orchestrées par les lobbyistes qui rémunèrent gracieusement des scientifiques corrompus.
Le postulat de départ s’avère très intéressant, l’ennui, c’est que le réalisateur a tendance à trop s’éparpiller avec des scènes inutiles (occasionnant des chutes de tension) si bien que les 2h du film nous paraissent en durer le double. Les 45 premières minutes qui servent à introduire les personnages s’éternisent et prennent de trop grandes proportions, si bien qu’au final, le film aurait gagné à être condensé et raccourcit d’une bonne demi-heure.
Ajoutez à cela, une mise en scène bien trop académique où le réalisateur y va avec ses gros sabots, rentre dans le lard et n’y va jamais avec le dos de la cuillère. On en ressort exténuer et c’est regrettable car la distribution était plutôt convaincante (Gilles Lellouche en avocat dépassé par les événements, Pierre Niney en lobbyiste véreux & Emmanuelle Bercot en activiste). Le film séduit mais s’avère trop inégal sur toute la durée pour pleinement convaincre.
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