Très agréablement surpris par ce Good Time qui, malgré le fait qu'on me l'avait survendu, m'a accroché au siège la totalité du film. Ceci est dû par l'énergie incroyable que déploie le film, constamment sous tension et ne laissant que peu de répit. Robert Pattinson nous prouve, après Cosmopolis et The Lost City of Z qu'il est un très grand acteur, disposant d'une palette interprétative assez large et capable d'incarner plusieurs types de personnage avec naturel et crédibilité. Son personnage et la façon dont il le compose sautent aux yeux du spectateur dès sa première apparition et sa mise en relation avec son propre frère dans un premier temps et avec une petite frappe dans un second temps lui permettent d'effectuer un parcours initiatique et une prise de conscience qui le frappent autant que le spectateur à la fin du film. C'est extrêmement rare de voir ça, mais la fin qui, sous une première lecture pourrait être vue comme un bad ending se révèle en fait un happy ending, éclatant au grand jour le véritable propos du film, du moins la façon dont je l'ai ressenti.


Il ne s'agit pas d'un film pessimiste mais d'un constat, sur une société, un contexte politique, une étude sociologique et surtout un message positif envers les institutions ne sont pas toutes représentées, pour une fois, comme les grands méchants à éviter. Le film est très ambivalent sur son sujet et l'intelligence de son scénario réside dans cette contradiction qui anime le personnage principal. Certes il essaie de sauver son frère, mais c'est lui qui l'a mit dans cette situation. Un serpent qui se mord la queue en somme, et qui sortira du cercle vicieux qu'en acceptant une aide extérieure.


La réalisation est viscérale, caméra au point, dans un style faussement documentaire très bien utilisé, ne lâchant pas ses personnages d'une semelle. Une fresque urbaine unit temporelle bluffante de réalisme et de sincérité, de profondeur et d'inventivité.


Je salue la sagesse du scénario, la qualité des interprètes et la puissance de la mise en scène. Un très bon film.


A voir !

Scorcm83
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Films Sortis en 2017 et Vus en 2017 et Top 10 Films de 2017

Créée

le 29 déc. 2017

Critique lue 258 fois

2 j'aime

Audric  Milesi

Écrit par

Critique lue 258 fois

2

D'autres avis sur Good Time

Good Time
Sergent_Pepper
6

Night Fall

Alors que les festivaliers de Cannes commençaient à piquer du nez, l’ouverture de Good Time a soudain électrisé le Grand Théâtre Lumière. Après un prologue d’une belle singularité, focalisé sur les...

le 13 sept. 2017

98 j'aime

10

Good Time
EricDebarnot
8

Les lumières de la ville

Porté aux nues par la critique et le public lors de sa présentation à Cannes, puis ignoré par le jury, "Good Time" sembla de même engendrer plus de déception que d'enthousiasme chez les cinéphiles...

le 29 janv. 2018

63 j'aime

6

Good Time
Star-Lord09
8

BANKSY WAS HERE

Les Frères Safdie n'ont-ils pas berné le tout Cannes en acquiesçant malicieusement à chaque question concernant la provenance de "Good Time" ? "After Hours" de Scorsese ? Oui...

le 14 avr. 2018

49 j'aime

3

Du même critique

Black Mirror : Blanc comme neige
Scorcm83
9

Critique de Black Mirror : Blanc comme neige par Audric Milesi

Cet épisode spécial White Christmas est un cas d'école. Il met en exergue l'importance du comédien au sein d'une oeuvre audiovisuelle. J'en fais peut-être trop, mais en cours de visionnage, c'est ce...

le 20 nov. 2016

8 j'aime

1

L'Anatomie du scénario
Scorcm83
8

Critique de L'Anatomie du scénario par Audric Milesi

Autant je reprocherai à ce livre son aspect dogmatique et le côté très "donneur de leçons" de John Truby, autant je ne peux que constater son utilité pour un jeune auteur qui souhaite...

le 28 nov. 2017

7 j'aime

4

The Neon Demon
Scorcm83
7

Mi-Drive, Mi-OGF, un nouveau style ?

The Neon Demon est un film que j'attendais particulièrement, étant fan du travail du réalisateur danois depuis ses débuts et extrêmement intéressé par le scénario, autant dire que mes attentes...

le 21 mai 2016

7 j'aime