Clint d'oeil à Scorsese

Gran Torino a du cachet, il vaut le coup d’œil. La dramaturgie se met en place progressivement, laissant ainsi le temps au spectateur de s'approprier les différents protagonistes. Finissant par s'attacher aux personnages principaux, on ne peut pas rester insensible à l'intrigue.

Je peux me tromper, mais je trouve que le personnage de Clint fait grandement penser à Travis Brickle dans Taxi Driver (1976). Tout comme Travis, Walt est un vétéran de la guerre d'Indochine. Walt se sacrifie lui aussi pour une jeune personne en espoir d'un avenir meilleur. Avant de passer à l'action, Walt se prépare, se fait une nouvelle coupe de cheveux et se regarde dans le miroir. Clin d’œil à Robert De Niro et Scorsese ? Peut être pas.

On pourra noter par ailleurs le mime du revolver qui revient plusieurs fois. Malgré toutes ses similarités, on est loin d'un plagiat et il s'agit bien d'une œuvre qui mêle à merveille tout un tas de thèmes sociologiques : le racisme, la guerre d'Indochine, la criminalité, la religion, les relations parents/enfants, l"american way of life, etc.

Dans le même esprit que Million Dollar Baby (2004), Eastwood nous sert ici ce qu'il sait faire de mieux. La réalisation est soignée, en mode old school. La sublime bande originale du fiston permet de compléter le tableau déjà bien rempli.