Réalisé entre La Horde Sauvage (1969) et Apportez-Moi La Tête d'Alfredo Garcia 1974, The Getaway est une sorte de relai entre deux genres dont la filiation est le rapport de l'humain avec le langage des armes.


Tout se règle avec des revolvers ou des fusils dans ce film. Chaque rapport entre hommes ou entre hommes et femmes est vécu avec cet objet de mort. La métaphore sexuelle y compris. Je pense à la scène où la blonde idiote de service caresse le canon de l'arme du bad-guy interprété par Al Lettieri pour tenter de le séduire.


Mené tambour battant ce film d'équipée sauvage déroule un rythme effréné ne lésinant pas sur les scènes de cascades et de fusillades, souvent filmées au ralenti, Peckinpah n'étant pas l'inventeur de cette figure de style pour rien.


Le couple Steve McQueen/Ali McGraw est flamboyant et sexy tout en laissant planer une sorte de doute permanent quant au bien fondé de leur union.
Le regard de braise et le visage impassible de McQueen a rarement instigué autant de violence dans un film. Il est une sorte de bombe à retardement prête à exploser tout ce qui se met sur son chemin. Le chant du fusil à canon scié qu'il manie avec assurance le mettant dans la peau d'une véritable machine de guerre impitoyable.


Quelques gueules cassées caractéristiques du cinéma de Sam Peckinpah jalonnent le film. De Ben Johnson (La Horde Sauvage) à Slim Pickens (Un nommé Cable Hogue) en passant par Bo Hopkins (Crazy Lee dans la Horde Sauge), promènent leur dégaine de desperados.


Au-delà de son aspect direct et sans concessions de film de gunfights, violent et pétaradant, on y trouve aussi une belle histoire d'amour posant de vraies interrogations sur le champ des possible et la capacité d'acceptation que peut avoir une femme par amour pour un homme aussi jusqu’au-boutiste soit-il. Peckinpah est un éternel romantique.

Créée

le 1 mars 2016

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