En signant ce remake du chef d'oeuvre de John Carpenter, Rob ZOMBIE se devait à la fois de sublimer l'originale, y apporter sa richesse en tant que réalisateur et respecter les codes d'un cinéma bien identifiable, celui du slasher.


Missions remplies ?


Oui absolument.


D'abord en choisissant de montrer la genèse de l'incarnation du mal que représente Michael Myers, en nous montrant son enfance ponctuée de brimades et en livrant au spectateur la cauchemar de cet enfant tueur, de ce monstre sans âme, sans remords, sans pitié, avant de reprendre là où John Carpenter avait lui choisit de nous narrer cet effrayant parcours.

Rob ZOMBIE oblige les témoins que nous sommes à regarder en face le monstre jusqu'ici désincarné. Quand Carpenter évoquait dans sa légende Myers son enfance et ses crimes abominables, Zombie lui nous les fout en pleine gueule et le résultat n'en est que plus signifiant.

Cette idée de nous montrer ainsi la sauvagerie bestiale dans la peau d'un enfant avant de nous la montrer lorsqu'il est adulte m'a particulièrement séduit, et je dois dire que la malaise que cela a installé en moi a aidé sans doute à ce que je soit pris dans ce remake.


Concernant la mise en scène, Rob ZOMBIE tout en rendant hommage à son prédécesseur n'en oublie pas moins d'y poser sa si singulière vision du cinéma de genre et les aficionados de son oeuvre ne seront pas dépaysés. C'est glauque, c'est sombre, c'est ponctué de fulgurances dans l'éclairage ou le cadrage de ce qu'on voit, ce qui est suggéré est aussi effrayant que ce qui est montré et nombre de productions actuelles auraient eu à gagner à s'y référer jusqu'à l'utilisation du ressort du "jump scare" ici assez rares pour être efficaces, quand souvent hélas dans ce type de cinéma, il ne sert qu'à pallier un manque évident de talent.


Rob ZOMBIE, sans chercher à réinventer le truc, nous livre une oeuvre pertinente, sombre et qui mérite sa place parmi les références du genre.


Détail qui ne trompe pas, John Carpenter lui-même à adoubé ce remake en laissant Rob ZOMBIE reprendre son thème musical si identifiable.


Bravo.

Spectateur-Lambda
8

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Ma collection personnelle par ordre chronologique, Les meilleurs films de 2007 et Les meilleurs films avec Brad Dourif

Créée

le 15 oct. 2022

Critique lue 9 fois

Critique lue 9 fois

D'autres avis sur Halloween

Halloween
B_Jérémy
9

Joyeux Halloween les copains !

Les âmes sombres ne sont pas celles qui choisissent de rester dans l'abîme mais celle qui choisissent de s'en évader pour errer, silencieuses, parmi nous. John Carpenter vs Rob Zombie, une...

le 31 oct. 2023

58 j'aime

36

Halloween
Docteur_Jivago
6

L'origine du mal

J'appréhendais un peu de retrouver Michael Myers via ce remake de Rob Zombie, notamment dû au fait que l'original de Carpenter (voire même l'ensemble de la première saga que j'avais découvert très...

le 20 févr. 2015

33 j'aime

14

Halloween
Vnr-Herzog
4

Not another zombie movie

Dire que je voue un culte à John Carpenter, auteur du Halloween originel , est un euphémisme tant ce réalisateur en général, et ce film entre autre, représente ce que le cinéma peut offrir de mieux...

le 26 mai 2010

25 j'aime

9

Du même critique

Au boulot !
Spectateur-Lambda
6

Vu en avant première

On va tout de suite évacuer un truc, je suis une indécrottable gauchiasse et plus je vois l'état de notre société, plus j'affirme ma position politique et plus je trouve la droite dangereuse et...

le 5 nov. 2024

12 j'aime

1

Valeur sentimentale
Spectateur-Lambda
5

Critique de Valeur sentimentale par Spectateur-Lambda

Vu en avant première au cinéma Lumière Terreau dans le cadre de la sélection de films présentés au festival de Cannes 2025. Sortie salle en France août 2025.Parmi la sélection cannoise choisie par...

le 13 juil. 2025

11 j'aime

Elephant Man
Spectateur-Lambda
9

Critique de Elephant Man par Spectateur-Lambda

Alors que jusqu'ici David LYNCH n'avait réalisé que quelques courts métrages expérimentaux et un premier long métrage Eraserhead (1976) qui le classaient parmi l'avant garde artistique et lui...

le 3 oct. 2022

11 j'aime

5