L’anecdote est aujourd’hui connue.
Film le plus rentable de l’histoire du cinéma au moment de son exploitation entre 1978 et 1979, « Halloween » ne pouvait pas, pour ses producteurs, rester sans suite. John Carpenter ne comprenait pas l’intérêt thématique d’une suite mais, malgré son manque d’inspiration, se laisse convaincre par le producteur Moustapha Akkad (« Soit tu nous suis, soit tu dégages » était vraisemblablement un bon argument) et la perspective de gagner de l’argent facilement. Mais pas question de le réaliser. La réalisation sera donc confiée au débutant Rick Rosenthal et Big John se chargera du scénario et de la musique.
Armé de sa machine à écrire et de beaucoup de budweiser il s’attelle avec sa comparse Debra Hill à l’écriture de « Halloween II » dont il démarre le récit quelques secondes après la fin du premier et qui voit The Shape se redresser et repartir à l’assaut de Laurie Strode. C’est que notre boogeyman aime finir le travail et va poursuivre Laurie jusqu’à l’hôpital pour l’éliminer tout en massacrant allègrement tous les personnages lui barrant son chemin.
Si « Halloween II » n’égale pas son aîné, il parvient à être un bon slasher car, en émulant la réalisation de Carpenter, Rick Rosenthal construit un suspense et une mise en tension qui fonctionne. De plus, The Shape innove dans ses mises à mort en lâchant son couteau de cuisine favori. Le film parvient même a proposé quelques idées originales et très cinégénique comme cette scène où Michael Myers pleure des larmes de sang sur son masque. Le tout est relevé par une musique de John Carpenter qui réinterprète le thème mythique du premier tout synthétiseur à fond.
Un épisode très recommandable surtout en comparaison de certaines suites qui, à partir du IV, qui plongeront la série dans les affres du navet voire du nanar cosmico-comique.