Encore sous le choc de la mort son père (Brian Blessed), roi du Danemark, Hamlet (Kenneth Branagh) voit d’un œil désapprobateur sa mère (Julie Christie) se remarier avec son oncle Claudius (Derek Jacobi). Mais le spectre de son père apparaît au jeune homme pour lui révéler que c’est Claudius qui l’a tué, afin d’usurper le trône... Mettant de côté son amour pour la belle Ophélie (Kate Winslet), le père de cette dernière (Richard Briers) étant le bras droit de Claudius, Hamlet se fait passer pour fou afin d'endormir les méfiances et de préparer dans l'ombre sa vengeance...


Troisième adaptation shakespearienne de Branagh, Hamlet est décidément l’occasion pour l’acteur-réalisateur de prouver que son talent est fait pour rencontrer le génie du dramaturge anglais. Ne reculant devant aucune difficulté, Branagh fait le choix, contrairement aux 39 adaptations cinématographiques d’Hamlet qui l’ont précédé, de conserver le texte intégral de la pièce, la plus longue que Shakespeare ait écrite.
En résulte un film de quatre heures, qui souffre d’inévitables temps morts, mais qui parvient à retranscrire de manière impressionnante l’esprit de Shakespeare. Si le choix d’avoir déplacé l’intrigue au XIXe siècle enlève une part du mystère qu’on aurait pleinement éprouvé dans les murs d’un château médiéval, les décors n’en sont pas moins exceptionnels et magnifiés par la somptueuse photographie d’Alex Thompson. Ce sens puissant de l’esthétique permet à Branagh de signer ici peut-être sa meilleure réalisation, plus soignée qu’à l’accoutumée, et dénuée de toutes les artificialités fantaisistes dont le réalisateur aime à parer certains de ses films.
Ici, la mesure est toujours de mise, mais n’empêche pas pour autant de goûter toute la grandeur du drame puissant qui se déroule sous nos yeux. Si on aurait aimé ressentir davantage d’émotion lors des moments-clés, on s’en console assez facilement grâce à des prestations impeccables, le casting étant royalement dominé par ses deux acteurs principaux, Derek Jacobi et Kenneth Branagh, tous deux au sommet de leur art.
Sans compter le loisir que l’on prendra à reconnaître, au gré de seconds rôles voire de caméos (parfois frustrants, d'ailleurs), des visages aussi prestigieux que ceux de Jack Lemmon, Charlton Heston, Robin Williams, Timothy Spall, Gérard Depardieu, Richard Attenborough, John Gielgud ou Judi Dench…

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le 6 avr. 2017

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Tonto

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