Slasher hésitant
À mi-chemin entre le slasher et le giallo, mine de rien, ce titre fait partie des premiers du genre, d’autant qu’il a commencé à être développé en 1978, autrement dit juste après La Nuit des masques...
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le 6 août 2025
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En 1981 le slasher est un sous-genre de l'horreur très en vogue, surtout prisé par les jeunes. Halloween (1978) de Carpenter a ouvert la voie à une déferlante de copycat (dont sa propre saga), d'autres franchises prenant bientôt le relais (Freddy pour la deuxième moitié des 1980s). Les majors se penchent sur le sujet et financent quelques-uns de ces nombreux slashers : My bloody valentine (Paramount) et quelques mois plus tard Happy birthday to me sont dans ce cas. Produit par Columbia, ce dernier réunit donc des moyens inhabituels pour un tel produit. Son réalisateur Jack Lee Thompson a l'habitude de déployer ses talents dans du bis profond, voir du 'mockbuster' (Allan Quatermain en 1985, succédané de Indiana Jones) ; il a notamment participé à la saga Planète des Singes.
Grâce à l'énergie de sa mise en scène, il arrive à insuffler une tension et même une certaine élégance à un récit a-priori sans relief, partant sur des bases ordinaires. Jack Lee Thompson n'a jamais charrié d'ambitions profondes ou réformistes, mais s'est illustré par de nombreuses livraisons répondant aux cahiers des charges de l'entertainment avec efficacité et créativité : l'originel Les Nerfs à vifs (dont Scorsese a signé un remake controversé) en fait partie. Dans Happy Birthday, il développe une imagerie soignée, avec des effusions macabres (ingénieuses et sobres) dans une euphorie calculée. Happy birthday améliore le slasher et y ajoute une pointe de giallo (Bloody Bird marquera en 1986 la fusion radicale de ces deux genres). Les qualités dramatiques sont d'autant plus marquées que sur le fond, le film jongle avec une psychanalyse laborieuse, joue avec une narration semi-tortueuse tout en restant (apparemment) limpide.
La relation tourmentée entre Virginia (Melissa Sue Anderson, transfuge de La Petite Maison dans la prairie) et son père (Glenn Ford à la fin de sa carrière) piétine concrètement, sans ennuyer pour autant. Le talent du metteur en scène devient d'autant plus évident : cette faculté curieuse à occuper le temps en sacrifiant le moins de cartouches possibles est remarquable (un retournement majeur ; finalement des révélations grotesques mais justifiées). Il y arrive en engendrant de nouveaux challenges au lieu d'éclaircir des atavismes étriqués. La plupart des films bis expédiés avec panache et amateurisme deviendraient des divertissements honnêtes et plus largement exploitables avec une telle correction. La longueur du film (1h50), dissuasive sur le papier et sans doute abusive par rapport à ce qu'il s'agissait d'articuler, devient une chance. De plus les graisses infâmes ont giclées : les jeunes adultes attardés n'ont leur défouloir criard qu'en ouverture. Pas un grand film, mais un opus notable dans son domaine généralement redondant (la saga Vendredi 13 étant la démonstration ultime de cette réalité), pour ne pas dire un phare dans les marécages du slasher.
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le 6 sept. 2015
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